Le Liban ne participera pas à la conférence de Bahreïn, «une forme de normalisation avec Israël»
Par AlAhed avec sites web
Le Liban a annoncé mardi soir par la voix de son chef de la diplomatie, Gebran Bassil, qu’il ne participera pas à la conférence qui se tiendra à la fin du mois à Bahreïn, dans le cadre de laquelle les États-Unis comptent dévoiler le volet économique de leur «plan de paix» israélo-palestinien, appelé «deal du siècle».
«Nous ne participerons pas à la conférence de Bahreïn car les Palestiniens eux-mêmes n’y participent pas», a annoncé Gebran Bassil.
«Nous préférons avoir une idée claire du plan de paix en question car jusqu’à présent, nous n’avons été ni consultés ni informés à ce sujet», a-t-il expliqué.
Et de poursuivre: «Le Liban a des terres occupées et compte un grand nombre de réfugiés palestiniens depuis 1948, il n’est donc pas normal de ne pas nous consulter sur le prétendu plan de paix».
Une source auprès du ministère des Affaires étrangères a confirmé au quotidien libanais Daily Star que le Liban avait reçu une invitation mais «ne participera pas».
«Cette [participation] est considérée comme une forme de normalisation avec Israël», a ajouté la même source.
Le rejet de Beyrouth intervient alors que des responsables américains ont déclaré que l’Égypte, la Jordanie et le Maroc ont informé l’administration Trump qu’ils assisteront à cette conférence.
L’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis ont déjà confirmé leur présence, a pour sa part déclaré un responsable de la Maison Blanche, selon Reuters.
Aucune date n’a été fixée pour la présentation du «deal du siècle» préparé et annoncé par l’administration Trump. Les États-Unis ont toutefois prévu de présenter fin juin à Bahreïn le volet économique de ce plan. Fin mai, le gendre et conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, en tournée régionale pour promouvoir le plan, a rencontré le roi Abdallah II de Jordanie. Promettant des idées nouvelles, Kushner refuse de parler de la solution dite «à deux États», pourtant au cœur de la diplomatie mondiale depuis des décennies.
Les Palestiniens ont de leur côté d’ores et déjà rejeté le plan américain tant l’administration de Donald Trump s’est discréditée par ses mesures foncièrement pro-israéliennes, comme la reconnaissance d’al-Qods occupée (Jérusalem) comme «capitale d’Israël» fin 2017.
«Israël» n’a toujours pas été officiellement invité à la conférence, mais Jared Kushner a informé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou que Washington attendait l’autorisation de la part de plusieurs pays, notamment musulmans, conviés au sommet.
Aucun pays européen sollicité n’a pour l’heure confirmé s’y rendre.