Au Venezuela, la tentative de coup d’État de Guaido «devait justifier une intervention US»
Par AlAhed avec Sputnik
Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a déclaré mardi que la tentative de coup d'État, fomentée par le chef de l'opposition, Juan Guaido, avait échoué, ce dernier n'étant appuyé ni par l’armée, ni par le peuple du pays. L’analyste vénézuélien Sergio Rodriguez Gelfenstein a commenté la situation.
La tentative de coup d'État organisée le 30 avril par le chef de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido, à la base militaire de Francisco de Miranda connue également sous le nom de La Carlota, aurait dû servir de «justification pour une intervention militaire américaine» au Venezuela, a estimé, dans un entretien accordé à l’agence russe Sputnik, l'analyste vénézuélien Sergio Rodriguez Gelfenstein.
Il a indiqué que ce rassemblement se déroulait à la base aérienne de La Carlota, qui est «très éloignée du palais de Miraflores» (résidence du chef de l'État et du gouvernement du Venezuela) et n'avait pas reçu beaucoup de soutien de la part de la population ni de l'armée.
Selon l'expert, «30 soldats qui ont soutenu Guaido ne sont pas à comparer aux 335.000 soldats et 2 millions de miliciens» qui composent les forces armées du Venezuela. Cette tentative de renverser le gouvernement de Nicolas Maduro ne pouvait «évidemment» aboutir, mais a révélé le véritable objectif de cette opération.
«Ce qui s'est passé est une opération visant à provoquer une réaction dure des forces de sécurité au Venezuela, ce qui devait justifier une intervention américaine», a expliqué le Vénézuélien.
Il rappelle que le Venezuela «est menacé par Trump et [le secrétaire d'État américain Mike, ndlr] Pompeo, et que si quelque chose arrive à Guaido, ils interviendront», tout en soulignant que le gouvernement de Maduro devrait agir «avec beaucoup de tact et de capacité de manœuvre, tout en restant ferme».
Dans le même temps, M. Gelfenstein a insisté sur l'importance pour le gouvernement de Maduro de s'appuyer sur la «mobilisation du peuple» autour du palais de Miraflores, résidence présidentielle et gouvernementale, pour éviter un coup d'État.
Mardi 30 avril, le «président par intérim» du Venezuela Juan Guaido était intervenu devant ses partisans réunis à l'extérieur d'une base militaire, annonçant le début de la «fin définitive de l'usurpation» et appelant à rejoindre les manifestants dans leur lutte contre le gouvernement en place.
Le chef de l'État vénézuélien Nicolas Maduro a ensuite annoncé l'échec du coup d'État et a fait savoir qu'il avait ordonné d'ouvrir une enquête sur cette tentative et que plusieurs putschistes présumés étaient déjà interrogés. Il a ajouté que tous ceux qui avaient pris les armes pour renverser le pouvoir seraient retrouvés et jugés.