Dalal al Moughrabi… Une icône de la Résistance
Le 11 mars 1978, Dalal al Moughrabi, une jeune fille palestinienne devenue plus tard l’icône de la résistance, a conduit un commando des fidayins vers son pays où elle est tombée en martyre. L’ennemi israélien a depuis une trentaine d’années détenu son dépouille.
Naissance:
Dalal al Moughrabi est née en 1958 au camp de Sabra pour les réfugiés palestiniens qui est près de Beyrouth. Sa mère est libanaise, son père un palestinien de Yafa, qui s’est réfugié au Liban suite à la Nakba en 1948.
La jeune palestinienne devenue plus tard l’icône de la résistance a suivi ses études primaires et moyennes aux écoles Yaabud et Haïfa, des écoles de l'UNRWA.
Formation militaire:
Etudiante, Dalal a rejoint les fidayins de Fatah. Elle a ainsi assisté à des cours militaires, et s’est entraînée sur tous les types d’armes et de la guérilla. Elle a été connue par son courage et enthousiame révolutionnaire et patriotique.
En 1978, la révolution palestinienne a subi une série de coups, dont l’échec de quelques opérations militaires et les massacres commis dans ses camps au Liban. Face à ces circonstances, il y avait un besoin urgent de mener une opération quantitative et courageuse contre “Israël” au coeur de “Tel Aviv” sa capitale présumée.
C’était donc l’opération baptisée sous le nom de Kamal Odwan, un leader de Fatah assassiné à Beyrouth en 1973, dans une opération exécutée par un commando israélien.
L’opération planifiée par Abou Jihad (Khalil al Wazir) chef militaire de Fatah, consistait à s’atterir sur la côte palestinienne avant de prendre le contrôle d’un bus militaire et se diriger vers le siège de Knesset à Tel Aviv.
Malgrè le caractère dangereux de cette opération, les jeunes combattants voulaient tous y participer, à leur tête Dalal, la jeune fille de 20 ans qui rêvait toujours de la Palestine.
A la tête du groupe de Dayr Yassine:
Dalal a été choisie à la tête du groupe Dayr Yassine, (village palestinien où l’ennemi a perpétré un grand massacre en 1948), un groupe de 14 combattants chargés d’exécuter l’opération. Parmi ces fidayins, se trouvaient un libanais qui n’est que Yayha Skaf, toujours détenu dans les prisons israéliennes et dont l’ennemi refuse de reconnaître la présence, et un yéménite qui rêvait prier à la Mosquée al Aqsa.
Le 11 mars 1978, Dalal et les autres fidayins sont monté à bord d’un navire marchand qui les a déposés à 12 miles de la côte palestinienne. Ils ont pris ensuite des bateaux en caoutchouc qui les ont amenés vers la côte de Yafa, la ville palestinienne proche de Tel Aviv où se trouve le siège du parlement, le premier but de l’opération. Cependant la météo n’a pas joué en faveur des fidayins, et le vent fort de la méditerranée a empêché les bateaux d’arriver à temps. Ils étaient donc obligés de passer une nuit entière au large de la mer avant d’atteindre la côte et descendre dans une zone inhabitée.
Jusqu’à ce moment les israéliens n’avaient rien découvert, voire ils ne s’attendaient pas à une telle audace.
Dalal et son groupe ont pu atteindre la route en direction de Tel Aviv où ils ont arrêté un grand bus et l’ont forcé à se diriger vers la capitale de l’entité sioniste.
En route le groupe a réussi à prendre le contrôle d’un autre bus et faire monter ses passagers dans le premier élevant ainsi le nombre d’otages à 68.
Quand le drapeau palestinien a flotté au vent de “Tel Aviv”
Le silence a dominé sur les visages des otages israéliens qui ne s’attendaient pas à voir des fidayins en Palestine occupée.
Dalal s’est donc adressée à eux: nous ne voulons pas vous tuer, nous vous tenons en tant qu’otages pour pouvoir libérer nos frères dans les prisons de votre état présumé.
“nous sommes un peuple qui réclame son droit à sa patrie que vous avez volée, que vous a amenez à notre terre? Comprenez-vous ma langue où êtes-vous étrangers à la langue et au pays?” a-t-elle dit.
Une fille juive de Yémen parmi les otages a été donc chargée de traduire les paroles de Dalal. “Que vous apprenez tous que la Palestine est une terre arabe et elle le restera malgrè votre occupation” a-t-elle dit, puis elle a sorti le drapeau palestinien de son sac, l’a embrassé et accroché dans le bus tout en chantant l’hymne national palestinien: Biladi Biladi Biladi…
La confrontation et le martyre:
Une fois les forces d’occupation ont découvert l’opération, elles ont chargé des grands groupes de l’armée et des gardes- frontières pour faire face aux fidayins et mettre des barrières dans toutes le routes menant à Tel Aviv. Les combattants palestiniens ont pu dépasser toutes les barrières avant que les ordres ne soient donnés de faire arrêter le bus à tout prix.
Le groupe Dayr Yassine a tenté de négocier avec l’armée de l’ennemi afin qu’aucun des otages ne soit touché. Cependant la force armée guidée par Ehud Barak (aujourd’hui ministre de guerre) a refusé la demande de ce qu’elle a appelé “un goupe de saboteurs” les appelant à se céder.
Face à cette situation Dalal a ordonné ses compagnons à confronter les soldats israéliens, et un combat violent s’est déclenché durant lequel Dalal et les autres fidayins, munis de faibles armes, ont fait preuve de grands courage et résistance.
Dalal blessée, six autres combattants tombés martyrs, plus de munitions, la situation s’est donc renversée au profit de l’ennemi qui a lancé ses missiles vers le bus sans se mêler aux vies des otages.
Dalal et 11 des fidayins ont succombé à leurs blessures après avoir tué 30 soldats et blessé plus de 80 autres.
Les forces d’occupation se sont précipités vers un fidayin qui était toujours vivant en l’interrogeant sur l’identité du chef de son groupe, il a fait un signe de sa main à Dalal.
Ehud Barak s’est donc approché du corps de la jeune combattante palestinienne, il l’a tirée par ses cheveux tout en lui donnant des coups de pieds.
La photo de Barak torturant le cadavre de Dalal al Moughrabi a ensuite circulé dans les médias devenant une photo célèbre montrant le non respect de l’ennemi au caractère sacré de la mort.
Dans son testament, Dalal a demandé à tous ses compagons de poursuivre la voie de la résistance jusqu’à la libération de toute la Palestine.
Aujourd’hui, le corps de Dalal al Moughrabi figure parmi des centaines de dépouilles des martyrs palestiniens que l’ennemi israélien détient toujours.
Nizar Kabbani, poète et écrivain arabe très célèbre a écrit un jour:
Dalal a établi la république palestinienne dont la durée n’est pas importante , l’essentiel est que la drapeau de la Palestine a été hissé au coeur de la terre occupée, tout au long d’une route de 95 Kilomètres, la route principale de la Palestine.