Au royaume des exécutions, chaque martyr a sa propre histoire tragique
Par AlAhed
Les autorités saoudiennes ont exécuté mardi 37 de ses citoyens condamnés pour soi-disant «terrorisme». Parmi eux figurent des universitaires, des mineurs, des handicapés et des personnes pauvres ayant participé à des manifestations pour réclamer leurs droits les plus fondamentaux. Les aveux leur ont été arrachés sous la torture. Leurs corps ne seront pas remis à leurs familles qui se sont vues interdites d’organiser des cérémonies d'adieu.
Il s’occupait de ses frères orphelins
Aîné de sa famille, le martyr Abdel Aziz al-Sahwi s’occupait de ses petits frères depuis la mort de son père. Après avoir été inculpé par le juge, le jeune lui a dit fermement: «Mes aveux ont été extorqués lorsque je me trouvais à l'hôpital sous l'influence des médicaments. On m'a battu sur le lit d'hôpital».
Au moins trois mineurs exécutés
Au moins trois mineurs ont été exécutés dans une violation flagrante du droit international.
Parmi eux, Abdulkarim al-Hawaj qui a été arrêté à l’âge de 16 ans. Il a été inculpé de participation à des manifestations, d'incitation sur les médias sociaux et de préparation de banderoles avec des slogans contre l'État. Ses aveux lui ont été arrachés sous la torture : Il a été battu, électrocuté et enchaîné les mains au-dessus de la tête.
Moujtaba al-Sweikat a été arrêté à l’aéroport international du roi Fahed. Il voulait se rendre aux Etats-Unis pour continuer ses études à l’Université de Michigan. Il a été sévèrement battu et a subi des fractures à l'épaule. Il a été condamné sur la base d'aveux extorqués sous la torture.
Salmane Qoureish a été arrêté peu après son 18e anniversaire. Il a été accusé d'avoir commis des crimes alors qu'il était mineur. Il a été privé de ses droits légaux fondamentaux et condamné à mort à l'issue d'un procès en masse, malgré les interventions répétées des Nations Unies.
Des universitaires, des religieux et des banquiers
12 détenus exécutés ont été accusés de constituer une prétendue «cellule d'espionnage». Parmi eux figurent des universitaires respectés, comme c’est le cas du cheikh Mohamad al-Attiya doyen du département de la langue anglaise à l’Université de technologie de Jeddah, des religieux et des banquiers qui étaient obligés de consentir au don de leurs organes!
Le banquier Abbas al-Hassan, père de 4 enfants, a été accusé d’appartenir à la soi-disant «cellule d’espionnage». Il a été torturé brutalement. Il souffrait d'hypertrophie cardiaque. Après son arrestation, il a été obligé de signer des faux aveux après que les autorités saoudiennes l’ont menacé d’incarcérer sa femme et ses enfants.
Le martyr Mounir al-Adam souffrait d'une déficience visuelle et auditive. En 2012, il a été arrêté et tabassé, ses doigts ont été cassés et il a été torturé jusqu'à ce qu'il ait été pratiquement aveugle puis mort. Les autorités saoudiennes l'ont accusé d'avoir organisé des manifestations à l'aide d'un téléphone portable, alors qu'il était trop pauvre pour en posséder un.
Les frères martyrs Hussein et Ahmad al-Rabie sont issus d'une famille démunie vivant dans une maison délabrée faite d'étain et de contreplaqué. Ils ont protesté pour l'égalité des droits, mais ont été arrêtés, torturés et exécutés. Leur frère de 13 ans, Thamer, est également tombé en martyre par les tirs des forces du régime saoudien en 2014.