Exécutions: des démocrates américains appellent à redéfinir la relation avec Ryad
Par AlAhed avec AFP
Des responsables démocrates américains ont appelé mercredi à repenser l'alliance entre Washington et Ryad après l'exécution en une seule journée de 37 Saoudiens condamnés pour soi-disant «terrorisme».
Pour le sénateur américain Bernie Sanders, candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, ces exécutions «montrent à quel point il est devenu urgent pour les Etats-Unis de redéfinir notre relation avec le régime despotique en Arabie saoudite», allié historique de Etats-Unis au Moyen-Orient. Washington devrait «montrer que les Saoudiens n'ont pas carte blanche pour continuer à violer les droits humains et dicter notre politique étrangère», a estimé Bernie Sanders.
La sénatrice démocrate Dianne Feinstein a rappelé avoir demandé de «reconsidérer notre relation avec l'Arabie saoudite» après l'assassinat en octobre du journaliste Jamal Khashoggi dans l'enceinte du consulat d'Arabie à Istanbul. «Ces dernières informations renforcent mes inquiétudes. Nous ne pouvons pas ignorer le recours croissant de l'Arabie saoudite aux exécutions, surtout quand tant de questions entourent la validité des procès», a-t-elle tweeté.
Donald Trump n'avait pas réagi dans l'immédiat. Le président républicain s'est engagé par le passé à préserver les relations étroites entre son administration et l'Arabie, même après le meurtre de Jamal Khashoggi.
Interrogé au sujet des exécutions, le département d'Etat a affirmé que le secrétaire d'Etat Mike Pompeo avait soulevé la question des droits humains avec les dirigeants saoudiens «à chaque fois» qu'il y avait eu des inquiétudes.
«Nous exhortons le gouvernement d'Arabie saoudite, et tous les gouvernements, à respecter et protéger les droits humains et les libertés fondamentales, à assurer des procès équitables (...) et la liberté de religion et de croyance», a indiqué une porte-parole du département d'Etat. Elle n'a pas commenté les exécutions mais a affirmé que les Etats-Unis s'opposaient à la peine capitale dans les cas où la personne exécutée était mineure au moment du crime présumé.
L'Arabie saoudite s'est retrouvée mercredi sous le feu des critiques au lendemain d'exécutions massives de 37 Saoudiens, dont «au moins 33 appartenaient à la minorité chiite» du royaume wahhabite, a indiqué HRW. Selon l'ONU, au moins trois des suppliciés étaient mineurs au moment de leur procès.