Bahreïn: lourdes condamnations et déchéances de nationalité pour 138 citoyens
Par AlAhed avec sites web
Cent trente-huit personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu'à la prison à vie au Bahreïn. Elles étaient jugées pour «terrorisme» dans ce pays du golfe régulièrement critiqué pour sa répression de toute opposition politique. Les 138 condamnés ont par ailleurs été déchus de leur nationalité bahreïnienne.
Ce mardi encore, 138 personnes ont été privées de leur nationalité, - un nombre record -, 69 d'entre-elles sont condamnées à de la prison à vie, 39 des accusés ont été condamnés à 10 ans d'emprisonnement et 23 à 7 ans. Le reste était jusqu'à 5 ans.
Lors de ce procès de masse, les accusés ont été jugés pour soi-disant «formation d'un groupe terroriste».
«Raillerie de la justice»
Amnesty International a qualifié le verdict de «moquerie judiciaire».
«Avec ces jugements scandaleux, les autorités de Bahreïn ont une nouvelle fois démontré qu'elles ne respectaient pas les normes internationales en matière de procès équitable», a affirmé Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
Et de souligner: «Priver arbitrairement des citoyens de leur citoyenneté et les rendre apatrides sont des violations évidentes du droit international, et les autorités bahreïniennes doivent immédiatement cesser d'utiliser ces mesures illégales à titre de punition».
Les représentants légaux de Bahreïn n'ont pas immédiatement répondu à la demande d'avis de CNN.
En mai dernier, un tribunal de Bahreïn a annulé la citoyenneté de 115 personnes, dont 53, selon Reuters, condamnées à la prison à vie pour «des attentats terroristes».
En février, Bahreïn a condamné 167 personnes à des peines allant de 6 mois à 10 ans de prison.
Les accusés ont été arrêtés en 2017 lors d'un sit-in devant la maison et au soutien d'un important religieux musulman chiite de Bahreïn, cheikh Issa Qassem.
Des centaines de personnes ont été emprisonnées à Bahreïn depuis que des militants ont dirigé un soulèvement pacifique en faveur de la démocratie en 2011. Depuis, près d'un millier de personnes ont été également déchues de leur nationalité par la justice de Bahreïn.