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L’Allemagne refuse «pour le moment» de lever son veto sur les ventes militaires à Riyad

L’Allemagne refuse «pour le moment» de lever son veto sur les ventes militaires à Riyad
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Par AlAhed avec AFP

L’Allemagne ne semble vouloir céder rapidement aux pressions de ses partenaires européens l’invitant à revoir son veto sur les ventes d’armes européennes à l’Arabie Saoudite décidé suite à l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018, dans le consulat de son pays à Istanbul.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a déclaré mercredi, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique, que «pour le moment», la position allemande est de bloquer les livraisons d’armes à ce pays et que la révision de cette position «dépendra de la manière dont évolue le conflit au Yémen».

Pour rappel, la législation allemande autorise le gouvernement fédéral à s’opposer à des ventes d’armements comportant des composants made in Germany à des parties non européennes.

Les livraisons de Typhoon, Eurofighter et Tornado bloquées

Heiko Maas a fait cette déclaration alors que les pressions britanniques sur l’Allemagne se font plus fortes pour l’amener à revoir sa décision prise en octobre 2018.

Le journal allemand Der Spiegel, rapporte l’AFP, a publié des extraits d’une lettre adressée par le ministre des Affaires étrangères britannique, Jeremy Hunt, à son homologue allemand dans laquelle il invite Berlin à débloquer la livraison de composants allemands pour les avions de combat Typhoon, Eurofighter et Tornado, pour permettre, explique-t-il, aux sociétés britanniques d’honorer leurs engagements envers les Saoudiens et d’éviter de leur verser des dédommagements.

Des pressions françaises également

Ces pressions britanniques se conjuguent à des pressions françaises similaires. La France souhaite, de son côté, débloquer les livraisons de missiles Meteor à l’Arabie Saoudite bloquées par l’Allemagne, qui fabrique certains composants de ces armes, à savoir leur système de propulsion et leurs ogives.

Il y a quelques jours, le patron d’Airbus Tom Enders a résumé le sentiment d’agacement de l’industrie d’armement européenne devant le veto allemand en déclarant à Reuters: «Cela nous rend fous, depuis des années à Airbus, que la partie allemande se donne le droit de bloquer la vente, disons, d’un hélicoptère français alors que seule une pièce allemande minuscule est entrée dans sa fabrication».

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