Arabie saoudite : une militante échappe à la peine de mort
Par Amnesty
Le procureur général d’Arabie Saoudite a renoncé à demander la peine de mort contre Israa al Ghomgham, une militante poursuivie en justice pour avoir participé pacifiquement à des manifestations antigouvernementales en 2015.
Israa al Ghomgham a été arrêtée avec son mari Moussa al Hashem en décembre 2015 pour avoir participé à des manifestations en faveur de réformes et de plus de droits pour la minorité chiite à Qatif, dans la région de l’Est, au lendemain des soulèvements du Printemps arabe.
Si sa vie n’est plus en danger, elle encourt toujours une peine de prison.
Elle doit comparaître devant le Tribunal pénal spécial, une juridiction antiterroriste tristement célèbre, avec cinq autres personnes : Ahmed al Matrood, Ali Ouwaisher, Moussa al Hashem, Khalid al Ghanim et Mujtaba al Muzain.
Ils font l’objet de toute une série de chefs d’accusation, notamment de « participation à des manifestations », ce qui constitue une violation du Décret royal 44/A portant application de la Loi de 2014 relative aux crimes de terrorisme et à leur financement.
La vie de 4 autres manifestants toujours en danger
Quatre autres accusés qui doivent être jugés avec Israa al Ghomgham risquent d’être condamnés à la peine capitale. Tous ont été placés en détention pour avoir exercé sans violence leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion.
La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Si le fait d’y recourir est horrible en toutes circonstances, procéder à une exécution dans le but de punir des manifestants pacifiques, en violation du droit international, est particulièrement choquant.
Les autorités saoudiennes n’ont toujours pas pris de mesures en vue d’abolir la peine capitale. Elles traitent les manifestants comme des criminels et emploient des moyens extrêmes pour les réduire au silence, alors qu’ils ont simplement exercé leur droit à la dissidence pacifique.