Washington plaide pour une position commune de l’Otan face à Moscou
Les Etats-Unis ont affiché mardi leur soutien à l'Otan, mais ont signifié à leurs alliés européens leur impatience de les voir adopter une position commune face au comportement de la Russie en Ukraine.
«L'Otan est un instrument indispensable pour la sécurité de l'Europe», a affirmé le secrétaire d'Etat Mike Pompeo à son arrivée au siège de l'Alliance à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des 28 autres pays membres.
L'objectif affiché du responsable américain est de dissiper les doutes sur l'engagement des Etats-Unis nourris par les prises de position du président Donald Trump.
Le président s'interroge sur l'efficacité des organismes internationaux, a reconnu Mike Pompeo dans une adresse aux participants d'un colloque organisé par le German Marshall Fund à Bruxelles avant de se rendre au siège de l'Otan.
«Chaque nation doit se demander si l'ordre actuel sert les intérêts de son peuple. Si la réponse est non, nous devons nous demander comment nous pouvons le redresser», a-t-il ajouté.
Toutefois les Etats-Unis ne remettent pas en cause le rôle de l'Otan, a répété Pompeo tout au long de ses interventions.
Cette réunion de l'Otan doit permettre de clarifier les positions face à Moscou dans le conflit ukrainien, selon Washington.
«Nous voulons nous assurer que nous sommes sur la même longueur d'onde et que la voie à suivre est claire», a expliqué un haut responsable américain.
Et de souligner: «Une fois que nous aurons eu ces conversations avec nos alliés, nous prendrons une décision et communiquerons ces décisions de concert avec nos alliés».
«Les tensions entre la Russie et l'Ukraine en mer d'Azov et le déploiement de nouveaux missiles par la Russie en violation du traité de 1987 sur les armes nucléaires de portée intermédiaire sont les deux principaux sujets de la réunion», a indiqué le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
Or les positions divergent au sein de l'Alliance et le message adressé à Moscou est brouillé.
Washington veut faire plier Vladimir Poutine, mais demande à ses alliés européens «d'assumer une plus grande responsabilité face à un problème de sécurité à 200 milles de la frontière allemande», a rappelé le haut responsable américain.
Les Européens redoutent de se retrouver en première ligne en cas d'escalade avec Moscou et doutent de l'engagement américain.
«Les Américains seront-ils prêts à mettre des moyens pour assurer la sécurité des Européens ? C'est la grande interrogation», a rappelé un diplomate européen. «L'imprévisibilité du président Donald Trump rend la réponse incertaine», a-t-il ajouté.
L'Union européenne a pour l'instant écarté l'instauration de nouvelles sanctions politiques et économiques faute d'accord entre ses 28 pays membres.
Source: agences et rédaction