Trump veut durcir les conditions d’entrée des migrants aux Etats-Unis
Cette décision intervient alors que plusieurs milliers de migrants originaires d'Amérique centrale marchent en direction des Etats-Unis pour obtenir une demande d'asile.
Nouveau tour de vis contre l'immigration aux Etats-Unis. L'administration de Donald Trump a annoncé vouloir interdire aux migrants n'étant pas entrés légalement sur le territoire américain de déposer une demande d'asile.
Concrètement, avec cette nouvelle règle, les migrants n'étant pas arrivés sur le territoire américain via un point d'entrée officiel à la frontière avec le Mexique ne pourront pas déposer de demande d'asile. Cette décision intervient alors qu'une «caravane» de plusieurs milliers de migrants originaires d'Amérique centrale marche en direction des Etats-Unis à travers le Mexique pour obtenir une demande d'asile.
«Demandes injustifiées»
«Notre système d'asile croule sous un trop grand nombre de demandes d'asile injustifiées, ce qui pèse de façon démesurée sur nos moyens, nous empêchant de pouvoir accorder rapidement l'asile à ceux qui le méritent vraiment», a déclaré jeudi le ministère américain de la Sécurité intérieure.
Cette disposition, publiée par le ministère, devrait être signée rapidement par le président américain. Elle est censée soulager un système déjà surchargé, quelque 700.000 cas étant actuellement en attente.
Durant les cinq dernières années, le nombre de personnes ayant déposé une demande d'asile a augmenté de 2.000 %, selon le département de la Sécurité intérieure, précisant que moins de 10 % d'entre elles sont finalement acceptées. «Conformément à nos lois sur l'immigration, le président a toute autorité pour suspendre ou restreindre l'entrée d'étrangers aux Etats-Unis s'il considère qu'il en relève de l'intérêt national», affirme le communiqué.
Décision contestée
Donald Trump entend ainsi faire usage des mêmes pouvoirs exécutifs que ceux dont il avait argué lorsqu'il avait pris, au tout début de son mandat en janvier 2017, un décret migratoire extrêmement contesté qui interdisait l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane.
Dans sa dernière version, validée le 26 juin par la Cour suprême après de nombreuses péripéties judiciaires, ce décret ferme les frontières américaines aux citoyens du Yémen, de Syrie, de Libye, d'Iran, de Somalie, mais aussi de Corée du Nord et dans certains cas du Venezuela.
Bataille judiciaire en perspective
Comme pour le décret migratoire, la décision de jeudi risque de déclencher une bataille judiciaire. La puissante organisation de défense des libertés civiques ACLU a immédiatement réagi à l'annonce de l'exécutif. «La loi américaine autorise spécifiquement les individus à demander l'asile, qu'ils soient arrivés ou non à travers un point d'entrée», a déclaré dans un communiqué Omar Jadwat, responsable de l'ACLU. «Il est illégal de contourner ce principe.»
Source : AFP