Le yémen est devenu un véritable enfer pour les enfants
Le représentant de l’UNICEF pour le Moyen-Orient Geert Cappelaere s’est récemment rendu au Yémen. Sur place, il a pu constater à quel point l’avenir des enfants est atrophié par la guerre.
Après une mission au Yémen, Geert Cappelaere, le représentant de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique, est revenu bouleversé. Il a raconté avec ses propres mots ce qu’il a appris sur place et témoigne de ses échanges avec les enfants. La situation au Yémen est apocalyptique et il est nécessaire que nous agissions maintenant.
Un véritable enfer pour les enfants
«Je veux que l’on se souvienne d’Amal. Le corps amaigri d’Amal était la semaine dernière en couverture du New York Times et le monde entier a été choqué en le découvrant. Malheureusement, elle est morte le 1er novembre. Or, il se trouve qu’Amal n’est pas la seule enfant yéménite à connaître de telles souffrances.»
«Il n’y a pas qu’une seule Amal : il y en a des milliers comme elle. Au Yémen, près de 30 000 enfants meurent chaque année à cause de la malnutrition. Nous avons rencontré Adam, Abdulqudus, Sara, Randa et d’autres. À chaque fois que je dis leurs noms, l’image d’eux allongés sur un lit me vient très clairement à l’esprit. Certains étaient soutenus par leur famille. D’autres étaient seuls, sans personne pour les accompagner.»
«Le Yémen est devenu un véritable enfer pour les enfants. Ce n’est pas un enfer pour 50% à 60% des enfants. C’est un véritable enfer pour chaque garçon et chaque fille au Yémen.»
Le cercle vicieux de la malnutrition
«Au Yémen, la malnutrition est un cercle vicieux qui commence par toucher les mères. Plus d’un million de femmes enceintes ou qui allaitent ont de graves carences. Quand elles accouchent, ces femmes savent que leurs enfants auront un faible poids à la naissance. C’est comme cela que débute le cycle de la malnutrition.»
«Les quelque 50% d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition n’atteindront jamais leur plein potentiel intellectuel. C’est une mauvaise chose pour eux mais aussi pour le Yémen si on veut qu’un jour ce pays devienne un endroit où les enfants peuvent vivre. C’est donc sans surprise que nous le répétons : au Yémen, un enfant meurt toutes les 10 minutes d’une maladie qui aurait pu être évitée.»
L'eau potable, un bien hors de prix
«J’ai pu parler avec plusieurs familles qui bénéficient aujourd’hui de petites sommes d’argent que l’UNICEF leur envoie via le programme de transfert d’argent d’urgence. Ces familles représentent les 1,5 million de familles les plus pauvres et les plus vulnérables du pays.»
«Même l’eau potable, dont chaque enfant a besoin, n’est plus abordable pour de nombreuses familles. Le Yémen est un pays avec de très faibles ressources en eau. Dans de nombreuses régions, il faut la puiser dans des nappes très profondes. Donc nous avons besoin de massives pompes à eau.»
«Les enfants du Yémen y sont pris au piège. Pour eux, il n’y a pas d’échappatoire. Très peu ont quitté le pays. Ils sont piégés. C’est pour cela qu’il nous faut les aider. Au nom des enfants du Yémen, nous continuerons à le faire.»
«Pensez à Amal comme si elle était votre propre fille.»
Source : Unicef.fr