Vente d’armes à l’Arabie Saoudite: Macron refuse de répondre
En visite au salon Euronaval, le président de la République a refusé de répondre mardi 23 octobre aux questions sur un éventuel arrêt des ventes d'armes de la France à l'Arabie Saoudite, comme l'a demandé l'Allemagne à tous les Européens après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
«Mon agenda n'est pas dicté par les médias, que ça vous plaise ou non. Je suis sur un autre sujet. Ca n'a rien à voir avec le sujet qu'on est en train de traiter. Rien. Rien. Donc je n'y répondrai pas. Je regrette. Ca continuera tant que je serai à la place à laquelle je suis. Que ça plaise ou que ça déplaise», a répondu le président de la République. Emmanuel Macron visitait ce salon des industries navales de défense avec la ministre des Armées Florence Parly.
«Je ne vous répondrai pas»
Les journalistes demandaient au Président si la France comptait suspendre ses ventes d'armes à Ryad, comme l'a demandé lundi à tous les Européens le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier, tant que l'Arabie Saoudite n'aura pas fait toute la lumière sur l'affaire Khashoggi. Entre 2008 et 2017, la France a reçu pour près de 12 milliards d'euros de commandes saoudiennes.
«Ce n'est pas parce qu'un dirigeant dit quelque chose que je suis censé réagir à chaque fois. Et donc je ne vous répondrai pas», a répété le président de la République à une seconde question sur le sujet. Egalement questionnée par la presse, Florence Parly a quant à elle répondu que «la première des priorités est que l'enquête soit menée et que cette enquête soit crédible».
Dimanche, la chancelière allemande Angela Merkel a prévenu que Berlin n'autoriserait pas en l'état d'exportations d'armes vers l'Arabie saoudite. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a lui affirmé ne pas exclure que le Canada puisse annuler un important contrat de vente d'armes à Ryad.
Agé de 59 ans, Jamal Khashoggi, un éditorialiste qui collaborait avec le Washington Post, a été tué le 2 octobre. 17 jours après sa disparition, l'Arabie saoudite a admis que le journaliste avait été tué à l'intérieur du consulat de l'Arabie saoudite à Istanbul, où il s'était rendu pour obtenir des documents administratifs en vue de son prochain mariage.
Source : agences