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Affaire Khashoggi: Le sénateur Lindsey Graham appelle au départ du prince héritier saoudien

Affaire Khashoggi: Le sénateur Lindsey Graham appelle au départ du prince héritier saoudien
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Deux influents sénateurs républicains ont promis mardi que le Congrès américain prendrait des mesures «fortes» contre l'Arabie saoudite après la disparition d'un journaliste saoudien, l'un des élus, proche de Donald Trump, appelant au départ du prince héritier Mohammed ben Salmane.

«Cet homme est destructeur. Il a fait assassiner» le journaliste Jamal Khashoggi, a accusé le sénateur Lindsey Graham sur le plateau de l'une des émissions favorites du président américain, Fox and Friends. 

Lundi, après s'être entretenu au téléphone avec le roi Salmane, M. Trump avait été beaucoup moins direct, suggérant que la disparition le 2 octobre de Jamal Khashoggi, un critique du pouvoir saoudien qui collaborait notamment avec le Washington Post, «pourrait être le fait de tueurs hors de contrôle».

Mardi, le président a indiqué avoir parlé au prince Mohammed ben Salmane, qui lui a promis une enquête «complète». 

Très remonté, Lindsey Graham, proche de Donald Trump, s'était lui lancé plus tôt dans la journée dans une longue tirade indignée sur Fox News. 

Riyad a commis cet acte «sous notre nez», a-t-il martelé. «Ils n'ont rien que du mépris pour nous, pourquoi coincer quelqu'un comme moi et le président après tout ce que le président a fait?? Cet homme doit partir». 

Donald Trump doit-il imposer des sanctions?? «Cela dépendra du président. Je sais ce que moi je vais faire : on va sanctionner l'Arabie saoudite au maximum» au Congrès, a affirmé Lindsey Graham.

Toute initiative du Congrès américain devra attendre les élections du 6 novembre, les séances des deux chambres étant suspendues jusque-là. 

«J'ai défendu à chaque fois l'Arabie saoudite au Sénat parce que c'est un bon allié», a-t-il souligné. «La personnalité de MBS est toxique selon moi. Il ne pourra jamais être un dirigeant mondial sur la scène mondiale».

L'administration «suivra»

Marco Rubio, autre sénateur républicain de premier plan, a lui balayé les réserves émises par Donald Trump sur des sanctions qui risqueraient d'affecter des milliards de dollars de contrats passés avec Ryad, notamment des ventes d'armes sources d'emplois aux États-Unis.

«Je m'en fiche de savoir combien d'argent cela représente. Aucune somme au monde ne pourrait racheter notre crédibilité sur les droits de l'homme et la façon dons les nations doivent se comporter», a déclaré l'ancien rival de Donald Trump à la présidentielle américaine, sur CNN. 

«C'est une crainte que nous avions depuis longtemps, que le jeune prince héritier soit ce jeune homme agressif qui surestime la latitude qu'il a pour agir», a poursuivi Marco Rubio. 

Selon lui, «le Sénat, le Congrès vont agir», a-t-il avancé. 

«La teneur de ces mesures spécifiques fera évidemment l'objet d'un débat mais elles seront fortes et significatives. Nous verrons ce que l'administration fera mais il me semble qu'au final, elle suivra», a-t-il estimé.

D'importants sénateurs républicains et démocrates, dont MM. Rubio et Graham, avaient dès le 10 octobre mis leur poids dans cette affaire en déclenchant un processus qui force Donald Trump à rendre au Congrès, sous 120 jours, ses conclusions sur la disparition de Jamal Khashoggi.

La Maison-Blanche doit, en rendant ses conclusions, dire si elle compte imposer des sanctions. 

Mais le Congrès, où l'indignation face à l'Arabie saoudite est palpable, pourrait de toutes façons agir alors de son côté. 

Fort d'un certain consensus sur ce sujet entre républicains et démocrates, il pourrait bloquer les ventes d'armes proposées par la Maison-Blanche à Riyad, voire voter des sanctions. 

Si Donald Trump s'y opposait, le Congrès pourrait surmonter son veto avec une majorité de deux tiers.

Source : AFP

 

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