Bahreïn refoule un député danois venu rencontrer un militant emprisonné
Un député social-démocrate danois s'est vu refuser l'entrée sur le territoire de Bahreïn où il espérait rencontrer un opposant condamné à la prison à vie, ont annoncé mercredi des ONG et le ministère danois des Affaires étrangères.
«Le député Lars Aslan Rasmussen s'est vu refuser l'entrée à Bahreïn», a indiqué dans un communiqué le sous-secrétaire d'Etat danois aux Affaires consulaires, René Dinesen.
Aslan Rasmussen se trouvait toujours à l'aéroport de Manama mercredi vers 09H30 GMT en attendant de pouvoir quitter Bahreïn, selon le ministère.
Avec Brian Dooley, militant irlandais du Gulf Center for Human Rights (GCHR), il entendait protester contre la détention d'Abdulhadi al-Khawaja, ressortissant dano-bahreini condamné en 2011 pour complot contre la monarchie sunnite dans la foulée de protestations animées par l’opposition.
«La dictature de Bahreïn me retient depuis cinq heures à l'aéroport, et sa police a confisqué mon passeport», avait auparavant indiqué Lars Aslan Rasmussen sur son compte Twitter. «Il est manifestement trop dangereux qu'un député danois souhaite visiter un autre citoyen danois en prison. Qu'est-ce qu'on veut cacher?», a-t-il ajouté.
Selon un communiqué du GCHR, dont Khawaja est le fondateur, Dooley s'est également vu refuser l'entrée sur le territoire de Bahreïn où se tient dimanche le deuxième grand prix de Formule 1 de la saison 2018.
Sur sa page Facebook, l'élu danois a indiqué que Khawaja était «gravement malade». «Nous sommes ici pour faire pression sur les autorités et pour montrer qu'on n'oublie pas Khawaja», a-t-il dit. Une photo accompagnant le texte montre Aslan Rasmussen et Dooley brandissant un portrait d'Abdulhadi al-Khawaja sous laquelle est écrit «Libérez Abdulhadi».
Le ministère danois des Affaires étrangères a assuré suivre sa situation «de près et lui rendre régulièrement visite en prison».
Le petit royaume de Bahreïn mène depuis 2011 une sévère répression contre des manifestants pacifiques qui demandent des réformes et le respect des droits de l'Homme.
Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent régulièrement ce pays du Golfe de vouloir supprimer toute forme d'opposition.
Source : agences et rédaction