Bahreïn: l’opposant emprisonné Nabil Rajab condamné à deux ans de prison

L'opposant bahreïni emprisonné Nabil Rajab a été condamné lundi à deux ans de prison pour «propagation de fausses nouvelles», a indiqué une source judiciaire à Manama.

Le verdict a été prononcé en l'absence de l'opposant, hospitalisé depuis avril, a affirmé dans un communiqué Bahrain Institude for Rights and Democracy, une ONG. Selon cette organisation, Nabil Rajab, 52 ans, n'a pas pu assister à 9 des 14 audiences de son procès en raison de ses problèmes de santé.

M. Rajab avait été arrêté en juin 2016 et mis en détention provisoire, dans le cadre de cette affaire. Il est accusé d'avoir «propagé de fausses nouvelles sur la situation intérieure du royaume de Bahreïn de nature à porter atteinte à son statut et à son prestige», selon le communiqué.

Les poursuites ont été engagées contre cet opposant pour une série de déclarations à la presse occidentale dans lesquelles il a critiqué la situation des droits de l'Homme à Bahreïn.

Il est poursuivi, dans une autre affaire, pour une série de tweets critiquant l'intervention militaire arabe au Yémen à laquelle participe Bahreïn.

Amnesty International a réagi au verdict en dénonçant, dans un communiqué, une «violation flagrante des droits de l'Homme» et en voyant dans ce jugement «un signe de l'intention des autorités de Bahreïn d'aller très loin pour faire taire toute critique».

M. Rajab est un défenseur connu des droits de l'Homme et une grande figure de l'opposition bahreïnie. Il est l'un des animateurs du mouvement de contestation à Bahreïn qui réclame depuis plusieurs années une véritable monarchie constitutionnelle à la dynastie des Al-khalifa, toute puissante dans ce pays.

Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, est secoué par des manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 de la contestation.

Source : AFP et rédaction