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Bahreïn: premier civil renvoyé devant une cour militaire, selon Amnesty

Bahreïn: premier civil renvoyé devant une cour militaire, selon Amnesty
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Les autorités bahreïnies ont renvoyé un civil devant un tribunal militaire, une première depuis l'adoption en avril d'un amendement constitutionnel élargissant les compétences de la justice militaire, a rapporté mardi Amnesty international.

Bahreïn: premier civil renvoyé devant une cour militaire, selon Amnesty

Le procureur général de ce petit royaume du Golfe a remis à un tribunal militaire le dossier du Bahreïni Fadhel Radhi, arrêté en septembre 2016 et détenu au secret, a indiqué dans un communiqué l'organisation de défense des droits de l'Homme.

L'avocat de ce Bahreïni, cité dans le communiqué, a dit ne pas avoir d'informations sur les charges qui pesaient sur son client.

Fadhel Radhi est le premier civil renvoyé devant une juridiction militaire depuis que le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al-Khalifa, a approuvé le 3 avril un amendement constitutionnel donnant à la justice militaire la possibilité de juger les civils accusés de «terrorisme».

Jusqu'en avril, les tribunaux militaires à Bahreïn ne pouvaient juger que des membres de l'armée, de la police et d'autres unités des services de sécurité. Ils peuvent désormais statuer dans des affaires impliquant des civils inculpés de «terrorisme» ou «ayant porté atteinte à l'intérêt public».

«C'est une démarche honteuse conçue par les autorités pour semer la peur au sein de la population», dénonce Samah Hadid du bureau régional d'Amnesty international à Beyrouth.

«C'est aussi un sérieux coup porté à la justice à Bahreïn car déférer des civils devant des tribunaux militaires est contraire aux normes internationales», ajoute-t-elle.

Les autorités bahreïnies n'ont pas encore réagi à cette annonce.

Selon Amnesty, plusieurs demandes d'informations sur la localisation et les conditions de détention de ce Bahreïni auprès du bureau du procureur général sont restées sans réponse.

Mardi, le procureur a finalement informé la famille de Radhi que son cas avait été renvoyé devant la justice militaire.

Amnesty a également dit craindre qu'un autre Bahreïni, Al-Sayed Al-Alawi, détenu au secret depuis octobre, soit le prochain civil à être traduit devant les tribunaux militaires.

Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, est secoué par des manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 d'un mouvement de contestation pacifique, qui réclame depuis plusieurs années une véritable monarchie constitutionnelle à la dynastie Al-Khalifa.

Source: agences et rédaction

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