Bahreïn: réduction de la peine injuste que purge cheikh Ali Salmane
La Cour de cassation à Bahreïn a réduit lundi de cinq ans la peine de prison que purge le principal chef de l'opposition, cheikh Ali Salmane, sous prétexte d’«incitation à la désobéissance civile et à la haine confessionnelle», selon une source judiciaire.
Cheikh Ali Salmane, 51 ans, avait été condamné en 2015 à quatre ans de prison. Mais une Cour d'appel avait, en 2016, alourdi cette peine à neuf ans de réclusion sous une nouvelle accusation sans fondement de «complot contre le régime». Il est détenu depuis décembre 2014.
La Cour de cassation, dont les verdicts sont sans appel, «a décidé de réduire (la) peine de neuf ans à quatre ans de prison», a déclaré la source judiciaire sans donner plus de précision sur le jugement.
Cheikh Ali Salmane dirigeait le mouvement Al-Wefaq, principale force de l'opposition, que la justice a également dissout en l'accusant de «fomenter de troubles à Bahreïn», petit royaume du Golfe dirigé par la dynastie Al-Khalifa.
Son arrestation et son incarcération, puis la dissolution d'Al-Wefaq, avaient provoqué des manifestations et avaient été condamnées par les Etats-Unis, pays allié de Bahreïn, par l'Iran et par des organisations de défense des droits de l'Homme.
Le Wefaq a animé en 2011 un puissant mouvement de contestation pacifique à Bahreïn dans le sillage du «Printemps arabe».
Des dizaines de Bahreïnis ont été condamnés ces dernières années à de lourdes peines de prison pour participation aux manifestations de 2011 à Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis.
L'opposition bahreïnie réclame des réformes et une véritable monarchie constitutionnelle.
Manama déchoie de sa nationalité le représentant du cheikh Qassem
Dans le même contexte, le gouvernement bahreïni a déchu de sa nationalité le cheikh Abdallah al-Daqaq, représentant du chef de la communauté musulmane chiite de Bahreïn en Iran.
Selon al-Manar, la Cour de Bahreïn a également condamné le cheikh Daqaq à dix années d’emprisonnement.
En réaction à ce verdict, le cheikh Daqaq a déclaré à l’agence de presse iranienne Tasnim News que: «les experts en politique peuvent constater que les accusations portées à mon encontre par la Cour de Bahreïn, jeudi dernier, sont dénuées de tout fondement. Le régime des Al-Khalifa avait prétendu que les avocats des accusés étaient présents lors du jugement. Mais bizarrement, je n’ai été tenu informé ni de ce procès ni du fait qu’un avocat de la défense me représentait devant la Cour».
Et d’ajouter: «Je suis faussement accusé d’avoir soutenu le terrorisme et d’avoir envoyé des jeunes Bahreïnis en Irak pour recevoir des formations militaires. En fait, ce procès a pour ultime objectif de porter un coup dur à tous ceux qui défendent l’ayatollah cheikh Issa Qassem».
Cheikh Daqaq a en outre affirmé que: «les Bahreïnis de souche n’ont pas besoin de confirmer leur nationalité face à des documents manipulés par le régime. Ceux qui ont besoin de prouver leur nationalité ce sont les étrangers dépêchés à notre pays pour piller ses richesses et opprimer les autochtones».
Il convient de noter que le régime des al-Khalifa a déchu près de 390 Bahreïnis de leur nationalité, dont des dignitaires religieux (cheikh Issa Qassem), des militants, des intellectuels et des politiciens.
Source: divers et rédaction