Hollande-Rohani: les coulisses d’une rencontre souhaitée par Téhéran
Le chef de l'Etat français rencontrera mardi prochain son homologue iranien Hassan Rohani en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, a annoncé vendredi l'Elysée.
«Il y a un projet de rencontre avec le président iranien, Hassan Rohani, la semaine prochaine en marge de l'Assemblée générale des Nations unies », avait déclaré quelques heures auparavant François Hollande dans l'avion qui le ramenait de Bamako où il avait assisté à l'investiture du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
En fait, en juillet, quelques semaines après son élection, le nouveau chef de l'Etat iranien, un religieux modéré soucieux de rétablir le dialogue avec l'Occident, avait invité François Hollande à venir à son investiture devant le Parlement, début août à Téhéran.
La demande avait été remise à Bruno Foucher, l'ambassadeur de France à Téhéran, qui l'avait relayée à Paris. Mais dans une position commune, l'Union européenne avait alors décidé de ne pas envoyer de représentants assister à la cérémonie d'investiture de M. Rohani. Seuls les ambassadeurs des pays européens allaient donc être au rendez-vous. A cette occasion, Bruno Foucher était porteur d'une lettre des autorités françaises. Une lettre de félicitations mais au ton plutôt froid, souligne un bon connaisseur de la relation Paris-Téhéran.
En parallèle, deux anciens responsables politiques français avaient proposé leurs services pour aller à Téhéran féliciter Hassan Rohani, comme l'ancien chef de la diplomatie britannique Jack Straw l'avait fait de son côté. Il s'agit des anciens Premiers ministres Michel Rocard et Dominique de Villepin, qui avait négocié avec Hassan Rohani la question nucléaire en 2003. Mais Laurent Fabius s'était opposé à ces initiatives.
Peu après, sans doute conscient que les choses allaient bouger à Téhéran, le ministre des Affaires étrangères allait rencontrer l'ambassadeur iranien à Paris, Ali Ahani, au cours d'un entretien qui dura près d'une heure et demi. Une rencontre qualifiée de positive, côté iranien.
Ensuite, Laurent Fabius s'est entretenu au téléphone avec son homologue Javad Zarif, le nouveau chef de la diplomatie iranienne qui a passé de longues années aux Etats-Unis. Jusqu'alors, le patron du Quai d'Orsay était extrêmement réticent à tout échange de vues avec son homologue iranien.
Cette succession de rendez-vous avait été initiée par un déplacement en Iran en mai du chef de la Direction Afrique du nord/Moyen-Orient au Quai d'Orsay, Jean-François Girault. "Il s'agit d'un pas positif", déclarait peu après dans une interview au Figaro, Ali Akbar Salehi, le chef de la diplomatie iranienne.
A cette occasion, M. Salehi se posait tout de même la question de savoir pourquoi la France se posait-elle en « ennemie » de l'Iran. Ce dernier ne comprenait pas très bien l'hostilité constante de la France à l'égard de l'Iran, accusé par les Occidentaux de fabriquer une bombe à des fins militaires. M. Salehi ajoutait que le guide suprême Ali Khameneï n'avait «rien contre la France» et qu'il rappelait même «souvent à ses interlocuteurs le rôle positif que Paris avait joué en abritant l'ayatollah Khomeny avant que ce dernier ne rentre dans son pays à la chute du shah» en 1979.
Alors qu'une rencontre Obama-Rohani n'est pas à exclure la semaine prochaine à l'ONU, la France ne veut pas apparaître à la traîne d'un dossier sur lequel Paris a pris, comme en Syrie, une position en pointe, avant de se retrouver finalement isolée. Certains estiment même que la rencontre Hollande-Rohani ne devrait pas être que protocolaire, ayant été bien préparée à l'avance. Affaire à suivre...
Source : Le Figaro
«Il y a un projet de rencontre avec le président iranien, Hassan Rohani, la semaine prochaine en marge de l'Assemblée générale des Nations unies », avait déclaré quelques heures auparavant François Hollande dans l'avion qui le ramenait de Bamako où il avait assisté à l'investiture du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
En fait, en juillet, quelques semaines après son élection, le nouveau chef de l'Etat iranien, un religieux modéré soucieux de rétablir le dialogue avec l'Occident, avait invité François Hollande à venir à son investiture devant le Parlement, début août à Téhéran.
La demande avait été remise à Bruno Foucher, l'ambassadeur de France à Téhéran, qui l'avait relayée à Paris. Mais dans une position commune, l'Union européenne avait alors décidé de ne pas envoyer de représentants assister à la cérémonie d'investiture de M. Rohani. Seuls les ambassadeurs des pays européens allaient donc être au rendez-vous. A cette occasion, Bruno Foucher était porteur d'une lettre des autorités françaises. Une lettre de félicitations mais au ton plutôt froid, souligne un bon connaisseur de la relation Paris-Téhéran.
En parallèle, deux anciens responsables politiques français avaient proposé leurs services pour aller à Téhéran féliciter Hassan Rohani, comme l'ancien chef de la diplomatie britannique Jack Straw l'avait fait de son côté. Il s'agit des anciens Premiers ministres Michel Rocard et Dominique de Villepin, qui avait négocié avec Hassan Rohani la question nucléaire en 2003. Mais Laurent Fabius s'était opposé à ces initiatives.
Peu après, sans doute conscient que les choses allaient bouger à Téhéran, le ministre des Affaires étrangères allait rencontrer l'ambassadeur iranien à Paris, Ali Ahani, au cours d'un entretien qui dura près d'une heure et demi. Une rencontre qualifiée de positive, côté iranien.
Ensuite, Laurent Fabius s'est entretenu au téléphone avec son homologue Javad Zarif, le nouveau chef de la diplomatie iranienne qui a passé de longues années aux Etats-Unis. Jusqu'alors, le patron du Quai d'Orsay était extrêmement réticent à tout échange de vues avec son homologue iranien.
Cette succession de rendez-vous avait été initiée par un déplacement en Iran en mai du chef de la Direction Afrique du nord/Moyen-Orient au Quai d'Orsay, Jean-François Girault. "Il s'agit d'un pas positif", déclarait peu après dans une interview au Figaro, Ali Akbar Salehi, le chef de la diplomatie iranienne.
A cette occasion, M. Salehi se posait tout de même la question de savoir pourquoi la France se posait-elle en « ennemie » de l'Iran. Ce dernier ne comprenait pas très bien l'hostilité constante de la France à l'égard de l'Iran, accusé par les Occidentaux de fabriquer une bombe à des fins militaires. M. Salehi ajoutait que le guide suprême Ali Khameneï n'avait «rien contre la France» et qu'il rappelait même «souvent à ses interlocuteurs le rôle positif que Paris avait joué en abritant l'ayatollah Khomeny avant que ce dernier ne rentre dans son pays à la chute du shah» en 1979.
Alors qu'une rencontre Obama-Rohani n'est pas à exclure la semaine prochaine à l'ONU, la France ne veut pas apparaître à la traîne d'un dossier sur lequel Paris a pris, comme en Syrie, une position en pointe, avant de se retrouver finalement isolée. Certains estiment même que la rencontre Hollande-Rohani ne devrait pas être que protocolaire, ayant été bien préparée à l'avance. Affaire à suivre...
Source : Le Figaro