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L’extrême droite en Europe: Changements majeurs dans les positions face à la question juive et au conflit israélo-arabe

L’extrême droite en Europe: Changements majeurs dans les positions face à la question juive et au conflit israélo-arabe
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Par Akil Cheikh Hussein

L'idée répandue en ce qui concerne l'extrême droite en Occident et particulièrement en Europe est qu'elle est traditionnellement antisémite. Cette idée s'est considérablement consolidée à l'ombre de la soi-disant persécution des Juifs par les Nazis. Pourtant, les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale ont vu s'établir un rapprochement sensible entre les associations juives et les partis d'extrême droite qui a atteint son paroxysme au stade actuel. Parallèlement, l'hostilité s'est accrue envers les Immigrés arabes et musulmans qui se sont trouvés ainsi face à un conflit difficile sur plusieurs fronts.

Une grande différence existe entre les années trente du siècle dernier et la période actuelle en ce qui concerne les positions des partis de l'extrême droite en Europe vis-à-vis de la question juive. En vertu d'une devise qui prône la «modernisation» du discours de l'extrême droite, ces partis se sont employés à modifier leur conduite et à débarrasser leur discours de son vocabulaire antisémite. L'image du juif qu'on traitait en Europe d' «usurier» sans foi ni loi ou de «vampire» insatiable a ainsi reculé pour être supplantée par celle du juif en tant que personne pratique, intelligente et jouissant d'une nette suprématie culturelle et scientifique. Ce changement s'est naturellement reflété sur la position envers l'entité sioniste qui, dès le début, a été considérée comme représentant «l'esprit occidental en Orient», et en tant qu' «oasis» de la démocratie au milieu du désert du despotisme arabe ainsi qu'un rempart qui protège l'Europe contre la «barbarie asiatique» et entrave l'expansion du danger communiste...

Un axe «blanc» face à un axe islamique

Nous entendons également dans certains milieux de l'extrême droite des propos nouveaux et anciens au sujet de l'axe judéo-chrétien et gréco-romain qui serait la source de la civilisation occidentale. Ou au sujet de l'axe du «monde blanc» s'étendant, face au monde arabe et musulman, de la Russie jusqu'aux Etats-Unis en passant par «Tel-Aviv».
Le rapprochement entre les deux parties se reflète à travers le discours commun qui fait l'amalgame entre le terrorisme, d'une part, et les Arabes et les Musulmans, de l'autre. Lors de la guerre d'Algérie, les extrémistes français considéraient l'entité sioniste comme un allié objectif contre la révolution algérienne et le panarabisme.
Il se reflète aussi à travers d'innombrables rencontres, conférences et célébrations auxquelles participent des représentants du lobby juif et des personnalités de l'extrême droite. Il est vrai que certaines de ces rencontres sont bouleversées par des événements peu heureux comme lorsque des individus juifs ont rejoint une fête provocatrice organisée par des éléments de l'extrême droite dans un quartier habité par une majorité arabe à Paris, mais qui ont été accueillis par des injures ce qui les a obligés à quitter la place de peur d'être lynchés. Cependant, la tendance générale reste celle du rapprochement entre le lobby juif et les partis de l'extrême droite.

Des observateurs expliquent ce phénomène par des considérations électorales : L'extrême droite qui a fait des succès majeurs dans les dernières élections municipales en Europe occidentale a besoin d'esquiver les attaques des mass médias qui sont généralement sous le contrôle du lobby juif et qui ont une grande influence sur l'opinion publique. Ils l'expliquent également par l'islamophobie rampante qui pousse beaucoup d'Européens à s'allier aux sionistes qui, selon eux, restent moins dangereux que les Immigrés arabes et musulmans que les mass médias présentent comme le plus grand danger qui menace le présent et l'avenir de l'Europe.
D'où, et pendant que les sionistes jouissent du soutien des gouvernements occidentaux, du rapprochement avec l'extrême droite aussi bien que de l'appui de l'entité sioniste, les Musulmans vivant en Occidents se trouvent acculés à s'engager dans une lutte sur plusieurs fronts.

Le plus grand danger


Il est à noter ici que la participation massive aux manifestations de solidarité avec Gaza a montré que les Immigrés sont assez forts et qu'ils sont soutenus par une bonne partie de la rue en Europe et en Occident. Et parfois par de grands responsables européens.

Cependant, le plus grand danger qui les menace provient de l'état de faiblesse et de dispersion dont souffre leur front intérieur. Cela s'exprime, entre autres problèmes, à travers la subordination de beaucoup d'entre eux à des Etats arabes et islamiques dont la plupart rament dans le sens inverse de ce qu'exigent les véritables causes arabes et islamiques. L'incapacité de ces Etats de prendre en main les causes de leurs citoyens habitants de leurs pays les rend encore plus incapables de le faire à l'égard de leurs citoyens en émigration.

En effet, cet état de dispersion qui constitue le dénominateur commun entre la plupart des pays arabes et islamiques et les immigrés ne fait que rendre plus complexes les problèmes de ces derniers. Surtout parce que beaucoup de leurs élites et responsables de leurs institutions religieuses et laïques affichent leur soutien aux guerres menées par l'entité sioniste contre les Palestiniens et les Arabes. Ils tiennent aussi à apparaître en compagnie des représentants du lobby juif et prennent des positions peu appréciées par les Musulmans vis-à-vis des questions comme l'interdiction du voile islamique et les atteintes portées aux grands symboles de l'Islam.

Source : French.Alahednews

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