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L’acte d’accusation émis à l’encontre de Ziad Homsi (partie 2 )

L’acte d’accusation émis à l’encontre de Ziad Homsi  (partie 2 )
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Le soussigné, Rachid Mezher, premier juge d’instruction militaire auprès du tribunal militaire, et après avoir consulté le document n’6592/2009, daté le 30/5/2009,  le réquisitoire de l’adjoint du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, et les documents relatifs à l’affaire, nous avons constaté ce qui suit : Ziad Ahmad Homsi, sa mère Amina, né le 1947 au Liban (arrêté le 1/6/2009), a collaboré avec l’ennemi israélien et lui a fourni les coordonnées de sites civiles et militaires, dans le but d’aider ses forces. Il a de même donné des renseignements concernant des personnalités politiques et partisanes à l’ennemi, et a disposé d’armes sans permis.
Dans les faits : le défendeur ziad Homsi, qui a passé sa vie dans la lutte parmi les rangs des mouvements nationaux libanais et des organisations palestiniennes, utilisant ses armes et la plume pour défendre leurs causes, s’est embourbé dans la mare de la collaboration  avec un ennemi qu’il avait combattu sur la terre de son pays, dans la Bekaa. Recruté par l’ennemi, il a travaillé pour son compte et lui a fourni des informations qu’il ignorait, concernant le lieu de l’enterrement des corps de ses soldats tués et portés disparus dans la célèbre bataille de Bayader-el-Adass, Sultan Yaacoub, où l’armée de l’ennemi a subi de lourdes pertes matérielles et humaines dans le combat mené avec l’armée arabe syrienne  et les partis nationaux libanais durant l’offensive de 1982. Il a touché pour son action de grosses sommes d’argent et l’ennemi lui a promis de recevoir des sommes estimées à des millions de dollars, s’il pouvait trouver le lieu de l’enterrement des soldats israéliens.

Les débuts :

Les faits ont montré que l’ennemi israélien a mobilisé ses services de renseignements pour collecter les informations sur les lieux de l’enterrement des corps de ses soldats dans la région de la Bekaa, et a œuvré pour les récupérer. Il a recruté des agents pour ce but. Dès que le « Mossad » a su que Ziad Homsi faisait partie des combattants de la bataille de Bayader-el-Adass, notamment après avoir publié dans la revue « El-Irada », dont il était propriétaire, des photographies sur des tanks brûlés dans cette bataille, accompagnées d’une annonce sur la publication prochaine d’un ouvrage sur cette bataille, le « Mossad » a décidé de le recruter pour bénéficier des informations en sa disposition sur l’affaire des soldats morts et disparus dans la Bekaa.

Marketing et promotion

Un officier du « Mossad », d’origine chinoise, nommé « David », l’a contacté au début de l’an 2006, prétendant être membre de la municipalité de Pékin et du bureau chinois de commerce extérieure. Il l’a ensuite invité en Chine, sous prétexte d’établir une coopération entre la municipalité de Pékin et l’union des municipalités de Zahlé, puisqu’il était alors président de la municipalité de Saadnayel. Cet homme (David) lui a affirmé qu’il était propriétaire d’une compagnie internationale basée en Chine et en Thaïlande, et qu’il désire exporter et promouvoir des produits (vêtements et autres), vers les marchés de la Bekaa. Homsi fut membre dans cette compagnie, pour un salaire mensuel estimé à 1700 $.

Le Mossad propose et Homsi accepte

Après plusieurs voyages en Chine et en Thaïlande, sous prétexte de participer aux réunions des compagnies commerciales, le surnommé « David », à la tête d’une équipe formée de George Attar (Juif Syrien), de Mike et d’une femme israélienne experte depuis 20 ans dans la recherche des soldats israéliens portés disparus, toute l’équipe a commencé progressivement à révéler sa véritable identité, des membres du Mossad, et les buts de la communication avec lui. Le défendeur (Homsi) a alors constaté que l’affaire n’est point une question de commerce ou de municipalités, mais de le recruter afin d’opérer pour le compte de l’ennemi israélien, dans le cadre de la recherche des corps de ses soldats. Homsi a accepté de poursuivre son action qui a glissé de son parcours commercial, vers celui de l’espionnage à la solde d’Israël. Selon lui ses motifs étaient d’abord humanitaires, puisque à son avis, ce fait ne porte point atteinte à la sécurité libanaise, puis pour garantir le maintien de son salaire mensuel et espérant enfin toucher une partie de la somme de dix millions de dollars, réservés à cette affaire, s’il parvient à un résultat positif dans la recherche des corps des soldats disparus.

Les engins d’espionnage

Conformément aux directives données par l’équipe du dénommé David, le défendeur a visité à plusieurs reprises le village Ayta-el-Fokhar, pour interroger les personnes qui ont assisté à la bataille de Bayader-el-Adass, ou qui disposent d’informations sur ses détails, dont Elias Moussa Saliba. Il a de même pris des photos des cimetières de la localité et de régions signalées par l’ennemi qui estimait que les corps de ses soldats y ont été ensevelis. Il a poursuivi sa mission, et a fourni à l’ennemi tous les renseignements requis en rencontrant les membres de l’équipe jusqu’à 2008. Il a suivi des sessions d’entraînement sur un dispositif sophistiqué crypté, opérant sur satellites, qui lui a été livré plus tard en mars 2008, via l’aéroport de Beyrouth. Il a en outre reçu un ordinateur portable modifié par des techniques sophistiquées pour être utilisé dans l’échange des informations avec l’ennemi. Il a de même reçu trois dispositifs (Flash Memory), l’une comprenant un programme pour ouvrir un « USB », et les deux autres comprenant des photos aériennes pour identifier les sites et un programme permettant de déterminer les coordonnés des lieux dans les régions, et un « Memory card » doté d’un programme pour brancher l’engin (Stéréo) à l’ordinateur portable.

La rencontre avec Nasrallah

Le défendeur a utilisé ces engins pour fournir à l’ennemi toutes les informations et les coordonnés demandées et voyageait à l’étranger pour les évaluer. Durant ses voyages, et à part sa mission d’origine, il a informé le Mossad israélien sur la possibilité d’une rencontre avec le Sayed Hassan Nasrallah, après avoir envoyé à Sayed, une copie de sa revue « el-Irada », suite aux incidents survenus entre les deux villages Taalbaya et Saadnayel à la Békaa. Il a envoyé la copie par l’intermédiaire d’un journaliste nommé Talal Kreiss et a donné au Mossad le numéro de téléphone du dernier. L’ennemi fut surpris par cette excellente nouvelle et a insisté de savoir la date de la rencontre 48h à l’avance. Mais la direction des renseignements de l’armée libanaise a déjoué le plan avant la tenue de la rencontre, en arrêtant le défendeur Homsi, après avoir  surveillé ses mouvements et ses activités et s’être assurée de sa collaboration avec le « Mossad » israélien. Les services de renseignements de l’armée ont saisi les engins livrés à Homsi par l’ennemi, ainsi qu’un téléphone portable opérant uniquement sur les territoires thaïlandais.
L’équipe technique de l’armée n’a pas pu décrypter  les codes de l’engin stéréo, après que Homsi a dissimulé  le « USB » crypté, par crainte de connaitre le même sort des réseaux d’espionnage démantelés par les forces de  sécurité libanaises. Les enquêteurs ont eu alors recours à des experts en la matière, qui ont modifié un « USB » semblable à celui qu’il dissimulait et qu’il gardait pour son prix élevé. Les experts se sont alors parvenus à décrypter l’engin et à y retirer le programme qui déterminait les zones ciblées, notamment dans la Bekaa, le programme de formulation des messages, de leur envoi et de leur lecture, ainsi que le programme relatif aux problèmes qui pourraient entraver le travail.

Réservoir de renseignements et une activité illimitée

Les enquêteurs ont constaté que le nombre de messages envoyés par Homsi à l’ennemi depuis mai 2008 et jusqu’à la date de son arrestation en 16/5/2009, a atteint environ 80 messages, comprenant des renseignements suivants:
Des informations sur des terrains possédés par la famille Hodroj, soupçonnés être le lieu de l’enterrement des soldats israéliens, une carte sur les barrages de l’armée adjacents à ces terres, des informations sur le barrage de l’armée libanaise et les forces syriennes à Bayader el-Adass,  le nom de l’officier syrien qui commandait les forces syriennes à l’époque, des photographies de la localité Sultan-Yaacoub, les coordonnées géographiques de ces lieux, des informations indiquant que les corps des soldats ont été transportés à bord d’un véhicule Pick-up, de couleur blanche, hors de la ville Ayta-el-Fokahr, des renseignements sur l’ouverture d’une nouvelle gendarmerie près d’une librairie à Chtaura et un message sur son désir de présenter sa candidature aux Législatives, pour savoir leur position à cet égard.

Contact, rencontre, admiration et puis « passion »

L’enquête a montré que dans les débuts de 2006, le défendeur Ziad Homsi, qui était alors président de la municipalité de Saadnayel et puis son vice-président et son représentant auprès de l’union des municipalités du Caza de Zahlé, et son caissier, a reçu un appel téléphonique de l’étranger d’une personne s’exprimant en langue anglaise. Ce dernier lui a indiqué qu’il est de nationalité chinoise, qu’il s’appelle David et qu’il est membre du conseil municipal de Pékin et du bureau chinois de commerce extérieur. Il a ajouté qu’il désire venir au Liban pour le rencontrer et s’entretenir avec le chef de la chambre de commerce et d’Industrie de Zahlé, et avec les chefs des municipalités de Bar-Elias et de Majdal- Anjar. Le défendeur lui a souhaité la bienvenue au Liban et a informé plus tard les personnes précitées sur la teneur de l’appel téléphonique. Ils furent tous surpris.

Un mois après cet appel, le dénommé David est venu au Liban et a résidé à l’hôtel « Alexandre » à Ashrafieh. Il a contacté Ziad Homsi qui l’a accompagné à  la Bekaa et lui a réservé une suite à l’hôtel Chtaura Park Hotel. Durant la présence du dénommé David à la Bekaa, il a visité en compagnie de Homsi le président de la municipalité de Majdal- Anjar, Hussein Dib Yassin, le président de la municipalité de Bar-Elias, Hassan Araji, et les a accompagnés dans une tournée sur les marchés des deux villages. Au terme de sa visite au Liban, un dîner a été offert en l’honneur du visiteur à Wadi el-Arayech, à Zahlé, en présence du défendeur Ziad Homsi, du président de la Chambre du commerce et d’industrie de Zahlé, Edmond Jreissati, des deux présidents des municipalités de Majda- Anjar et de Bar-Elias. « David » a abordé avec ses interlocuteurs des affaires commerciales et leur a exprimé sa satisfaction d’avoir vu les marchés libanais et ce qu’ils comprennent de produits chinois. Il a retiré de sa valise des invitations aux personnes présentes, adressées par le gouvernement chinois, pour visiter la Chine et y assister à l’exposition de Pékin. Ils s’excusèrent tous de répondre à l’invitation à cause de leurs engagements, à l’exception du défendeur Ziad Homsi, dont la réponse fut hésitante. De  retour à Beyrouth, le dénommé David a exprimé son appréciation envers le défendeur et lui a promis de faciliter son voyage à Pékin, dont la municipalité pourrait assurer le financement. Sur ce, il a quitté Beyrouth pour la Chine.

En direction de Chine

Quelques temps après avoir quitté le Liban, le dénommé David a contacté le défendeur Ziad Homsi, pour l’informer que la municipalité de Pékin a accepté de payer les frais de son voyage et de sa résidence en Chine. Il lui a demandé d’aller à l’ambassade de Chine à Beyrouth pour s’octroyer un visa. Ceci dit ceci fait. Le défendeur Homsi a voyagé en Chine où David l’a reçu à l’aéroport et lui a fait visiter différents lieux , dont le siège de la municipalité de Pékin et la Muraille de Chine, l’a présenté à plusieurs personnalités et lui a affirmé qu’il était propriétaire de plusieurs compagnies commerciales internationales opérant dans l’exportation des produits chinois vers les marchés étrangers, avec l’aide de l’Etat chinois. Il l’a accompagné dans une visite au siège des compagnies à « Macao » où il a fait la connaissance d’une personne nommée George Attar, d’origine syrienne, qui maitrise la langue arabe, comme étant le conseiller juridique de la compagnie. Les trois hommes, dont George  qui a joué le rôle de traducteur, ont discuté de questions commerciales. David a exprimé au défendeur le désir de l’introduire au conseil d’administration de la compagnie, bien que ce dernier ait nié avoir d’expérience dans le domaine du commerce. Il l’a plus tard fait visiter le siège  central de la compagnie à Bangkok-Thaïlande et lui a dit qu’il proposera aux responsables de le nommer, représentant de la compagnie au Liban, notant que de ce fait, Homsi devrait assister aux réunions périodiques de la compagnie à Bangkok. Le défendeur est ensuite rentré à Beyrouth.

Un collaborateur pour mille sept cent dollars

L’enquête a montré qu’après le voyage du défendeur en Chine en 2006, il s’est rendu à deux reprises en Thaïlande, conformément à la demande de Georges Attar. Durant ces visites, il fut nommé membre à la compagnie et son représentant au Liban, pour un salaire mensuel fixe de 1700$ et des commissions sur les revenus de l’exportation des produits vers le Liban et le payement des frais de ses voyages en Thaïlande par la compagnie.
Après le retour du défendeur au Liban, comme partie du plan du Mossad et pour confirmer au défendeur la nature commerciale de la relation, le dénommé George Attar lui a envoyé des spécimens de produits de la compagnie, via l’aéroport international de Beyrouth. Il les a reçus et a tenté de les promouvoir dans les marchés libanais. Mais il semble que la qualité des produits était médiocre. Cette démarche fut reprise en 2007, dans le but de camoufler la nature des relations avec le défendeur. Une nature qui a commencé à s’éclaircir.
Au début de 2007, le défendeur Ziad Homsi a voyagé en Thaïlande, croyant qu’il assistera aux réunions de la compagnie selon les dires de George Attar, qui lui a donné comme d’habitude l’adresse de l’hôtel où il doit résider. A son arrivée à Thaïlande, le défendeur a contacté Attar, par un appareil de téléphonie mobile opérant uniquement en Thaïlande, et qui lui a été fourni auparavant.

Le lendemain, George Attar est venu accompagner homsi au siège de la compagnie. Ce dernier fut surpris de ne pas y trouver les personnes qu’il avait l’habitude de rencontrer. Attar a interrogé Homsi sur la nature de son métier. Homsi a répondu qu’il était président de la municipalité de Saadnayel et propriétaire de la revue « El-Irada », dans laquelle il publie des articles culturels. A la demande de Attar, Homsi lui a donné une copie du magazine et il a commencé à la feuilleter, s’arrêtant sur une annonce publiée par le défendeur, relative à la publication prochaine d’un livre, à l’occasion de la 25ème commémoration de l’offensive israélienne contre le Liban et sur la bataille de «  Bayader el-Adassa, Sultan-Yaacoub » , accompagnée de photos de tanks israéliens brûlés et du défendeur en tenue militaire. Attar lui a demandé s’il avait participé à cette bataille. Il lui a répondu qu’il combattait dans un lieu proche du lieu de l’accrochage à Bayader el-Adass et lui a raconté le cours de la bataille qui s’est déroulée entre l’armée arabe syrienne, les organisations palestiniennes et les partis libanais d’une part et l’armée israélienne de l’autre, racontant la défaite des Israéliens, la destruction de leurs tanks et la mort de leurs soldats. Attar s’est dit alors impressionné par les énormes connaissances de son interlocuteur. Des connaissances lui permettant, selon Attar, d’élaborer un ouvrage historique illustré de photographies qui seraient plus éloquentes que l’écriture. Il lui a de même affirmé qu’il jouit d’une fortune dont il ignore la valeur. Homsi l’a interrogé sur la portée de ses propos et Attar lui a répondu : « là il y a des juifs portés disparus et ils le sont encore ». Il lui a précisé que deux dépouilles  et demi de soldat israéliens sont encore portés disparus et le lieu de leur enterrement inconnu. Il lui a montré sur internet les photos de soldats israéliens disparus durant la guerre contre le Liban et dont, le pilote Ron Arad. Homsi a répondu que l’affaire des soldats israéliens disparus, notamment de Ron Arad est désormais de l’histoire. Cette réponse a soulevé l’ire  de George Attar qui a répondu avec nervosité : « chez les juifs rien ne fait partie de l’histoire. Pour eux chaque os a une grande valeur ».

Attar a demandé à Homsi de l’aider pour déceler le lieu de l’enterrement des corps de soldats israéliens dans la Bekaa, puisque notamment Israël a réservé une somme de dix millions de dollars comme prix à celui qui éluciderait l’affaire. Sur ce, Homsi a commencé de douter. Ce qu’il avait cru être un travail commercial et une promotion des produits chinois, n’était qu’un moyen pour profiter des informations qu’il dispose sur les corps des soldats et la bataille de Bayader El-Adass. Il a de même compris que George Attar n’est pas le conseiller juridique de la compagnie. Un doute confirmé lorsqu’Attar l’a informé que son propre frère, résident en Belgique, fait partie d’une association internationale qui s’intéresse aux personnes portées disparues durant les guerres et les catastrophes naturelles. Une association qui selon ses propos, prépare un ouvrage sur la bataille de Bayader-el-Adass. Il lui a demandé de lui donner tous les renseignements qu’il pourrait récupérer sur les corps des soldats israéliens et le lieu de leur enterrement ou sur des dépouilles ou des os humains, pour qu’il les communique, à son tour, à son frère. Il lui a rappelé qu’ils bénéficieront tous du prix décerné à l’élucidation de cette affaire. La réponse du défendeur a été favorable. Il a affirmé qu’il tentera de s’en occuper après son retour au Liban.

Dans la même année 2007, et à la demande de George Attar, le défendeur Ziad Homsi a voyagé en Thaïlande, via les Emirats Arabes Unis. Il a été accueilli comme d’habitude par Georges Attar, avec lequel il s’est dirigé vers les bureaux de la compagnie où il n’y a pas eu une réunion des directeurs, sous prétexte de leurs préoccupations. Attar l’a présenté à une femme âgée d’une cinquantaine d’années, qui d’après lui, suivait l’affaire des personnes disparues dans le monde, notamment celle des corps des soldats israéliens. Il a demandé au défendeur s’il était parvenu à des résultats positifs dans ses recherches. La femme est intervenue et a tiré de son sac une carte de la région de Bayader El-Adass et lui a signalé les lieux d’un terrain où les soldats israéliens auraient été tués. Elle l’a exhorté  à accorder plus d’attention à l’affaire. Le défendeur a affirmé qu’il fera de son mieux pour collecter des informations à ce propos. La femme lui a ensuite donné les noms de trois Libanais originaires du village Ayta-el-Fokhar, qui ont vu le déroulement de la bataille ou qui disposent d’informations sur ses détails, dont le dénommé Elias Moussa Saliba. C’est alors que Ziad Homsi s’est assuré qu’il communique avec des Israéliens relevant du Mossad, qui n’ont aucun rapport avec les affaires commerciales ni avec des associations s’occupant de personnes disparues.
Au lieu de s’écarter du nouvel itinéraire sur lequel il a été orienté, il a suivi la même voie pour deux raisons : pour lui, le motif de son comportement est humanitaire et ne porte aucune atteinte à la sécurité de l’Etat,  puis pour garantir le maintien de son salaire mensuel qu’il a eu l’habitude de toucher, tout comme les allocations du voyage et du tourisme qu’il obtient lors de ses voyages et enfin par convoitise. Il espérait toucher le prix de millions de dollars, décerné à l’affaire.

Prises de photos

De retour au Liban, le défendeur est allé au village Ayta-el- Fokhar, où il a su que le président de la municipalité Elias Moussa Saliba, a quitté le Liban pour le Canada, depuis une longue période et que les deux autres personnes ont décédé. Il a alors pris huit photos de sa propre camera, des lieux signalés par la femme et dont les cimetières. Il a de même pris des photos de sites à Bayader el-Adass et des photos des immeubles qui les entourent. Il a imprimé le film dans un studio à Taalbaya et a voyagé en Thaïlande où il a donné les photos et les informations à Georges. Une rencontre s’est tenue au siège de la compagnie, avec la femme précitée et Georges Attar qui lui a indiqué que le travail de la compagnie a été reporté à cause de l’instabilité sécuritaire au Liban. Attar a de même abordé la question de la bataille de Bayader El-Adass, alors que la femme l’a prié de l’aider pour parvenir à toute nouvelle information positive, en l’exhortant à travailler plus sérieusement sur les corps des israéliens disparus. Le défendeur  a alors interrogé Attar sur l’identité de la femme. Le dernier lui a répondu : Si elle était israélienne, collaboreras-tu avec elle ? Le défendeur a répondu qu’il n’avait aucun problème de la faire. Attar a alors rapporté les propos de Homsi à la femme. Cette dernière a annoncé qu’elle était israélienne et s’occupait de l’affaire des soldats disparus, depuis 20 ans, qu’elle connait les mères des disparus, ce qui est difficile pour elle, puisque notamment toute dépouille de juif compte beaucoup pour eux. Elle lui a enfin demandé de poursuivre son travail avec elle.

Le camion du transport des corps

Le défendeur lui a promis d’accorder à la question une importance primordiale. Ils ont alors discuté de détails tels du véhicule Pick-up de couleur blanche, qui a transporté les corps du champ de la bataille et s’il y avait des corps de juifs. Ils ont évoqué le lieu de résidence du Palestinien Abou Mahmoud qui conduisait le véhicule, était-il en Syrie ou au village Ghaza de la Bkaa. Ils ont de même discuté de la possibilité de savoir l’adresse de Saliba au Canada ou son numéro de téléphone, par l’intermédiaire des habitants de son village natal. Au terme de la réunion, Georges l’a rassuré de la confidentialité de ses rapports avec le groupe. Le défendeur est rentré au Liban, sans aucun doute cette fois sur l’identité israélienne de ses interlocuteurs. Malgré ce fait, il s’est dirigé vers le village Ayta-el-Fokhar, pour collecter les renseignements sur le lieu de résidence  d’Elias Saliba au Canada, ou sur son numéro de téléphone. Mais il n’a pas réussi de le faire, en dépit de ses entretiens avec un grand nombre de personnes âgées, sous prétexte de se documenter les faits dans un ouvrage sur la bataille de Bayader el-Adass.

Homsi : pas de problème dans la collaboration

Au début de l’année 2008, Ziad Homsi a voyagé en Thaïlande, où il a rencontré Georges au siège de la compagnie. Durant cette rencontre il a fait la connaissance d’un ressortissant israélien et membre du Mossad, où il a subi le test de détracteur de mensonges, en répondant à quelques questions et dont :
-Nous sommes des Israéliens, travaillant pour le compte du Mossad. Cela vous pose-t-il un problème ? Le défendeur a répondu : « Non ».
-Désirez-vous collaborer avec nous à propos des corps des israéliens disparus et avez-vous le sens humain à l’égard de ce sujet ». Le défendeur a répondu : « Oui ».
Les deux hommes nommés Georges et Mike, ont effectué une évaluation à la lumière des réponses et des réactions, et le résultat a été positif.

Mike a ensuite indiqué à Homsi qu’il doit dorénavant être plus précis dans l’identification des coordonnés des lieux ciblés, par des moyens scientifiques, selon le découpage des méridiens et des parallèles et la technique (x,y). Il l’a ensuite formé sur l’usage d’un engin ayant la forme d’un stéréo, pour pouvoir préciser les cibles selon la technique (x,y) et pour identifier la cible ayant des coordonnées sur l’ordinateur ou par l’intermédiaire du « flash Memory », branché sur l’ordinateur. (Le défendeur avait reçu ces engins de l’ennemi israélien durant son premier voyage en Thaïlande).

Après la séance d’entraînement sur l’usage de l’engin, qu’il a bien assimilé et répété, Mike lui a demandé de le transporter à Beyrouth afin de l’utiliser dans sa mission  et dans la communication. Le défendeur a exprimé sa crainte que l’engin soit confisqué à l’aéroport de Beyrouth et qu’il soit lui-même dévoilé. Mike l’a rassuré sur le fait que l’engin précité ayant la forme d’un stéréo JVC moderne, est sophistiqué et n’attire point l’attention. Ils ont convenu que le défendeur recevra l’engin durant sa prochaine visite en Thaïlande.

Le lieu des corps

Homsi est revenu au Liban et a entamé ses recherches, de nouveau, dans la région de Sultan-Yaacoub. Interrogeant plusieurs personnes, il a su que les corps des soldats ont été enterrés dans la région des carrières, entre les localités de Aayha et de Ayta -el-Fokhar. Il s’est dirigé vers la région où il a pris des photos, et observé la nature de la terre, rocheuse ou plantée d’arbres. Il a de même pris d’autres photos de la région déserte de Kherbé et a tracé le chemin qui y mène.

Durant le mois de mars, il a de nouveau voyagé en Thaïlande, pour amener l’engin. Georges l’a entraîné sur son utilisation une nouvelle fois. Il est rentré au Liban, transportant l’engin dans sa valise, via l’aéroport international de Beyrouth, sans qu’il ne soit dévoilé. Il s’est dirigé immédiatement vers son bureau situé au troisième étage du Centre Chams à Chtaura et y a posé l’engin. Il l’a ensuite branché sur l’ordinateur pour envoyer un message aux Israéliens, selon leurs directives, leur affirmant qu’il est arrivé sain et sauf et que la situation est bonne. Il a immédiatement reçu une réplique des israéliens, qui l’ont félicité pour son arrivée au Liban sans problèmes. A partir de ce moment, il a communiqué avec les israéliens par l’engin opérant sur satellite et  leur a envoyé des messages sur les opérations de recherche qu’il a effectuées dans les zones signalées par l’ennemi dans la région Sultan-Yaacoub et sur des terrains de la famille Hodroj. Il a de même envoyé des photos et les résultats de ses investigations et a précisé les cibles demandées, par le programme (X,Y), dans plusieurs régions de la Bekaa. Ce fait a été confirmé dans les données qui ont été retirées de l’engin, après l’arrestation du défendeur.

L’arrestation de Jarrah, effraie Homsi

Mais à la suite de l’arrestation des deux frères Ali et Youssef Jarrah dans la région de la Bkaa, le défendeur a été effrayé d’utiliser l’engin. Il a contacté les Israéliens et les a mis au courant de l’arrestation par les Renseignements de l’armée des deux frères et de la saisie des dispositifs de communication qu’ils détenaient. Il a exprimé ses craintes d’être dévoilé à son tour. Cependant les israéliens l’ont rassuré, lui affirmant que nul ne peut saisir l’engin qu’il possède. Il a alors poursuivi son travail, envoyant des messages et des photos par l’engin précité et voyageant pour rencontrer les Israéliens et évaluer les renseignements envoyés.

Durant la période de sa collaboration,  hormis la mission assignée par l’ennemi, le défendeur Ziad Homsi a informé  Georges durant une rencontre à Thaïlande, par pure convoitise, sur la possibilité qu’il parvienne à s’entretenir avec son éminence le sayed Hassan Nasrallah, après lui avoir envoyé un exemplaire de la revue « El-Irada », par l’intermédiaire du journaliste Talal Kreiss. Cette revue dans laquelle il a publié un article sur les incidents qui ont eu lieu entre Saadnayel et Taalbaya.   Il a de même donné le numéro de téléphone du journaliste, à l’agent. Ce dernier (Georges) a été surpris par la bonne nouvelle et a insisté que le défendeur l’informe de la date du rendez-vous avant 48h.

A la suite du démantèlement  par les forces de sécurité, des réseaux d’espionnage opérant pour le compte d’Israël sur la scène libanaise, le défendeur Ziad Homsi a entrepris, par crainte, de cacher le dispositif crypté (USB), qui permet l’accès à l’engin stéréo et aux programmes utilisés dans la communication avec l’ennemi israélien. Mais il a décidé de conserver le stéréo, à cause de son prix élevé.

Toutefois, les services de renseignements de l’armée libanaise, avaient surveillé les mouvements du défendeur et disposaient de renseignements sur sa collaboration avec l’ennemi israélien. Une patrouille des Renseignements de l’armée a perquisitionné sa demeure, au village de Saadnayel et l’a arrêté le 16/5/2009. Il a reconnu durant l’interrogatoire avoir collaboré avec l’ennemi israélien et avoir reçu un ordinateur et un engin stéréo sophistiqué et crypté, opérant sur satellite.

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