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Royaume-Uni : des enfants-espions employés par les autorités pour des missions d’infiltration

Royaume-Uni : des enfants-espions employés par les autorités pour des missions d’infiltration
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Un rapport révèle que la police et les services de renseignement emploient des enfants en tant qu'espions pour des missions d'infiltration. Face aux critiques, le ministère de l'Intérieur assure que leur bien-être est sa «considération primordiale».

Royaume-Uni : des enfants-espions employés par les autorités pour des missions d’infiltration

Un comité de la Chambre des lords (la chambre haute du Parlement) a révélé que la police et les services de renseignement britanniques employaient des enfants – certains âgés de moins 16 ans – en tant qu'espions dans des opérations secrètes contre des terroristes, des gangs et des trafiquants de drogue, selon des informations publiées par le Guardian le 19 juillet.

L'information a vu le jour après la publication d'un rapport par le comité, dans lequel il s'inquiète d'une proposition du ministère de l'Intérieur de faire passer d'un à quatre mois la période après laquelle les enfants-espions doivent passer par un processus de réenregistrement, pour s'assurer qu'ils ne courent aucun danger, autant physique que psychologique.

Ben Wallace, le responsable du ministère dont les échanges avec le comité ont été publiés dans ce rapport, soutient que les enfants ont «un accès unique aux informations», en particulier quand il s'agit des gangs. «Il peut être difficile de recueillir des preuves sur les gangs sans infiltrer leurs membres grâce aux mineurs CHIS (covert human intelligence sources, sources secrètes de renseignement). Les mineurs CHIS peuvent fournir aux enquêteurs un meilleur aperçu, par exemple, de la façon dont les jeunes communiquent entre eux dans les gangs», explique-t-il ainsi. «Bien que les enquêteurs souhaitent éviter de recourir à des jeunes, le déploiement bien organisé de mineurs peut contribuer à détecter et prévenir le crime et la délinquance», justifie-t-il, précisant qu'il n'existe pas de statistiques sur leur nombre exact, mais qu'il est «très faible» selon ses estimations.

«C'est de l'abus sur mineur»

Une explication loin de convaincre au Royaume-Uni, où de nombreuses personnes dans la sphère politique autant que dans la société civile s'offusquent de cette pratique jusque-là passée sous silence. «Enrôler des enfants soldats dans les coins les plus sombres du maintien de l'ordre et les exposer intentionnellement à des réseaux terroristes, criminels ou d'abus sexuels – potentiellement sans l'accord de leurs parents – va directement à l'encontre des obligations du gouvernement en matière de droits de l'homme, qui place l'intérêt des enfants au cœur des décisions qui les affectent», dénonce par exemple Rosalind Comyn, responsable juridique de l'organisation Rights Watch, dans des propos rapportés par le Guardian.

Jenny Jones, membre des Verts qui siège à la Chambre des lords, fait quant à elle part de sa stupeur après avoir appris que les autorités peuvent utiliser des enfants comme espions. «C'est de l'abus sur mineur», soutient-elle dans un message sur Twitter.

Selon le Guardian, elle assure par ailleurs avoir l'intention de déposer une «motion de regret» au Parlement, ce qui n'aura pas d'effet contraignant sur le gouvernement mais portera le problème à l'attention des lords.

De son côté, le ministère de l'Intérieur insiste sur la nécessité d'avoir recours à cette pratique pour récolter des informations qui permettent de lutter contre les gangs violents et le trafic de drogue qui ont un «impact dévastateur sur les jeunes, les adultes vulnérables et les communautés locales». Et d'assurer : «Pendant leur déploiement et au-delà, le bien-être des jeunes est la considération primordiale.»

Source : sites web

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