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Oxfam aux agresseurs de Yémen: Arrêtez cette guerre, Hodeïda ne peut pas devenir un cimetière

Oxfam aux agresseurs de Yémen: Arrêtez cette guerre, Hodeïda ne peut pas devenir un cimetière
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Les conditions de vie de plus de 500.000 habitants dans la ville portuaire d'Hodeïda au Yémen se dégradent progressivement, conséquences d'un approvisionnement en nourriture insuffisant, et l'endommagement des réseaux d'eau et des systèmes d'assainissement augmente le risque de propagation du choléra, a déclaré l’ONG Oxfam jeudi.

Oxfam aux agresseurs de Yémen: Arrêtez cette guerre, Hodeïda ne peut pas devenir un cimetière

Oxfam appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à ne pas laisser Hodeïda se transformer en cimetière en exerçant une pression diplomatique importante sur les différentes parties du conflit afin qu'elles acceptent un cessez-le-feu et une reprise des négociations de paix.

 Muhsin Siddiquey, le Directeur d'Oxfam au Yémen a dit : «Le destin de 600.000 personnes est en péril. Lentement mais sûrement l'étau se resserre sur la ville et nous craignons vraiment que cela ne soit que le signe avant-coureur d'un assaut qui conduirait à de très lourdes pertes humaines».

«Nous ne pouvons permettre qu'Hodeïda devienne un cimetière. Il est encore temps de mettre fin à cette destruction.»

 «Une de nos plus grandes craintes est l'épidémie de choléra. Hodeïda a été une zone à risque l'an dernier et une nouvelle épidémie serait dévastatrice pour ses habitants.»

«Ceux qui soutiennent cette guerre, y compris certaines capitales occidentales, doivent arrêter de nourrir le conflit et faire pression sur toutes les parties prenantes de cette guerre afin qu'elles acceptent un cessez-le-feu immédiat. Leur inaction les rendra coupables.»

Les rues de la ville sont vides et de nombreux magasins, boulangeries et marchés ont fermé d'après les informateurs d'Oxfam sur place. De nombreuses personnes achètent de la nourriture frénétiquement, alors que cette dernière se raréfie. Les produits de base comme la farine, l'huile et le gaz se font de plus en plus rares. Les prix ont augmenté, celui du riz par exemple (+350%) ou encore de l'huile (+50%). Parallèlement, les revenus de nombreuses familles sont en baisse, frappés par la fermeture des dizaines d'usines et des commerces.

Le gouvernorat de Hodeïda est l'une des zones les plus touchées du Yémen avec près de 25% d'enfants souffrant de malnutrition. L'année dernière, nous étions à un pas de la famine avec presque 800.000 personnes touchées par la malnutrition sévère. La situation reste aujourd'hui extrêmement alarmante.

L'eau se fait rare. Des infrastructures de la ville ont été endommagées à cause de la construction de trous pour la mise en place de points de défense. Cela augmente le risque d'une épidémie de choléra car les habitants sont contraints d'utiliser des eaux de surface non-potables. Hodeïda avait déjà été touchée l'année dernière par une épidémie de choléra, la plus importante jamais enregistrée au monde.

Au moins 35.000 personnes ont été obligées de fuir leur maison à cause des combats dans les faubourgs au sud de Hodeïda. Elles se sont installées dans des parties de la ville éloignées des combats, certaines se sont même retranchées dans les écoles. Apporter une aide humanitaire dans ces circonstances est déjà compliqué et risque de devenir impossible si les combats s'intensifient.

Quelques 46.000 personnes ont réussi à fuir la ville mais cette fuite est dangereuse et se fait sous la menace constante des bombes, des combats et des mines. Les plus pauvres de la ville ne peuvent pas s'offrir le luxe de partir. Faire évacuer une famille depuis la ville jusqu'à la capitale Sana'a, qui est relativement sûre peut coûter jusqu'à 60.000 riyals (150$). Une fois sur place, il faut encore payer au moins 200.000 riyals (500$) pour le loyer et la nourriture chaque mois.

Oxfam aide 10.000 personnes qui ont fui au nord de la ville, mais cette assistance à l'extérieur de la ville reste un défi quotidien en raison de la persistance des combats.

Le port de Hodeïda est indispensable pour importer les stocks de nourriture et les médicaments dans le pays. Si cette ligne vitale venait à être rompue pendant une durée trop longue, alors la vie de plus de 8 millions de personnes déjà au bord de la famine serait menace.

Source : Oxfam

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