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USA: Un juge suspend l’expulsion d’un chercheur indien accusé de liens avec le Hamas

USA: Un juge suspend l’expulsion d’un chercheur indien accusé de liens avec le Hamas
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Par AlAhed avec AFP

Un juge fédéral a suspendu jeudi l’expulsion par l'administration Trump d’un chercheur indien accusé d'avoir des liens avec le Hamas palestinien, le temps d’examiner son dossier.

Un chercheur indien disposant d'un visa pour les États-Unis a été arrêté cette semaine en vue d'être expulsé du pays, accusé d'être proche du Hamas palestinien par le gouvernement de Donald Trump, qui multiplie les attaques contre le monde universitaire.

Un juge fédéral, saisi par son avocat et l'organisation de défense des droits humains ACLU, a ordonné jeudi 20 mars que Badar Khan Suri ne soit pour l'instant pas expulsé du pays, le temps d'étudier le fond du dossier.

«Arracher quelqu'un à son domicile et à sa famille, lui retirer son statut migratoire et le détenir sur l'unique base d'une opinion politique constitue une tentative claire du président Trump de faire taire la dissidence», a tonné dans un communiqué Sophia Gregg, avocate pour l'ACLU de Virginie, estimant son arrestation «manifestement anticonstitutionnelle».

Badar Khan Suri menait des «recherches doctorales sur la construction de la paix en Irak et en Afghanistan» à l'université de Georgetown à Washington, selon un communiqué de la prestigieuse institution, qui précise «ne pas avoir reçu d'explication pour sa détention».

Celle-ci survient dans un contexte de craintes grandissantes du monde scientifique sur la liberté de la recherche aux États-Unis depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Mercredi, le gouvernement français a déploré l'interdiction d'entrer aux États-Unis d'un chercheur français venu assister à une conférence parce qu'il avait exprimé une «opinion personnelle» sur la politique américaine en matière de recherche.

Badar Khan Suri a été arrêté lundi soir devant chez lui dans la banlieue de Washington, selon la demande de libération de son avocat Hassan Ahmad, confirmant une information du journal Politico. Il était détenu jeudi dans un centre de rétention en Louisiane, selon l'ACLU.

Accusé de «diffuser la propagande du Hamas»

«Badar Khan Suri était un étudiant étranger en échange à l'université Georgetown qui diffusait activement la propagande du Hamas et faisait la promotion de l'antisémitisme sur les réseaux sociaux», a déclaré mercredi soir sur X la porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure, Tricia McLaughlin.

Elle l'a aussi accusé d'être proche d'un «haut conseiller» du Hamas. Le père de sa femme fut un haut responsable du Hamas, conseiller politique du Premier ministre de Gaza jusqu'en 2011, selon l'ACLU.

Ni le secrétaire d'État Marco Rubio, auteur de la décision, «ni aucun responsable de l'État n'a accusé Badar Khan Suri d'avoir commis quelque crime ou délit que ce soit, ni d'avoir enfreint la loi», relève son avocat.

Il accuse aussi le gouvernement américain d'avoir arrêté son client uniquement sur la base de ses «liens familiaux» et de ses «propos, protégés par la Constitution».

Le centre de recherche de l'université de Georgetown qui accueillait Badar Khan Suri a dénoncé pour sa part une «attaque contre le discours politique protégé par le premier amendement» de la Constitution américaine.

Ce laboratoire de recherche dédié aux relations entre les mondes musulmans et chrétiens fait le parallèle avec l'arrestation début mars à New York d'une des figures des manifestations propalestiniennes de l'université Columbia.

«Comme Mahmoud Khalil avant lui, (Badar Khan Suri) a été arrêté dans le contexte d'une campagne de l'administration Trump visant à détruire l'enseignement supérieur aux États-Unis et à s'en prendre à ses opposants politiques», ajoute le centre de recherche.

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