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RDC : Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, tombe aux mains des rebelles du M23

RDC : Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, tombe aux mains des rebelles du M23
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Par AlAhed avec sites web

“La situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer, alors que les rebelles du M23, soutenus par les forces de défense rwandaises (FDR), ont fait une avancée significative en prenant le contrôle de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu”, rapporte le site d’information congolais Actualité.cd.

L’assaut contre Bukavu, deuxième ville de l’est de la RDC, avait démarré vendredi avec la prise de l’aéroport, et s’est poursuivi pendant le week-end. Selon la BBC, une bonne partie du million d’habitants de la ville s’est précipitée dans les rues “pour applaudir et acclamer les combattants alors qu’ils marchaient et se dirigeaient vers le centre-ville sans résistance”.

“C’est la deuxième ville après Goma à tomber aux mains des rebelles ces dernières semaines, dans cette région riche en minerais.” Sa chute “représente une expansion de territoire sans précédent pour le M23 depuis le début de sa dernière insurrection, fin 2021 – et constitue un coup dur pour le gouvernement du président Félix Tshisekedi”, ajoute le diffuseur britannique.

Danger pour la stabilité régionale

Le correspondant d’Al-Jazeera observe que le départ des forces congolaises samedi a entraîné plusieurs heures de vide sécuritaire, accompagné de scènes de “chaos” et de “pillages”, des milliers d’habitants “paniqués” fuyant la ville vers le Burundi voisin. Mais “un sentiment de calme semblait s’installer dimanche”, a-t-il précisé, alors que le commandant en chef des rebelles, “très actif dans la ville”, essayait de “parler aux gens, leur assurant que [les rebelles] étaient désormais responsables de ce qui se passait et que l’armée de la RDC avait pris la fuite”.

Le gouvernement congolais a confirmé l’occupation de Bukavu sur X, assurant qu’il mettait “tout en œuvre pour rétablir l’ordre, la sécurité et l’intégrité territoriale” et appelant la population à “rester chez elle et éviter tout risque face aux forces d’occupation”, note Radio Okapi. “Kinshasa dénonce une violation flagrante des résolutions de Dar Es-Salaam et des appels au cessez-le-feu, malgré l’implication de la communauté internationale”, et “accuse Kigali de persister dans une politique d’occupation, de pillage et de violations graves des droits humains sur le territoire congolais”, ajoute la radio congolaise.

De fait, “cette incursion a provoqué une vive réaction de la communauté internationale, notamment du Royaume-Uni, qui considère cet acte comme une violation flagrante de la souveraineté de la RDC et un danger pour la stabilité régionale”, relève Actualité.cd.

Le conflit figurait parmi les principaux points à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine (UA) en Éthiopie samedi, où le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, “a averti qu’il risquait de dégénérer en une conflagration régionale”, souligne Euronews. “Une escalade régionale doit être évitée à tout prix” et “la souveraineté et l’intégrité territoriale de la [RDC] doivent être respectées”, a tonné M. Guterres, alors que les dirigeants africains peinent à se mettre d’accord “sur la manière de résoudre le conflit de manière à satisfaire les parties belligérantes”, précise la chaîne.

Preuve de ce blocage, l’UA s’est contentée dimanche d’appeler au “retrait immédiat du M23 et de ses partisans”, mettant en garde contre une “balkanisation de la RDC”, sans toutefois mentionner explicitement le rôle de Kigali et de son armée.

Pour The Wall Street Journal, la prise de Bukavu par les rebelles “met en évidence les faiblesses des troupes congolaises soutenues par les Nations unies et sème le doute sur l’avenir politique du président congolais, Félix Antoine Tshisekedi”, qui a rempilé pour un nouveau mandat de cinq ans en 2023.

Prochaine étape : Kinshasa ?

Le quotidien économique souligne que le M23 “contrôle désormais les deux principaux aéroports et centres commerciaux de l’est du Congo, la plus grande source mondiale de coltan, un minerai essentiel à la fabrication de smartphones, d’ordinateurs personnels et de véhicules électriques”.

Et le groupe rebelle ne compte pas s’arrêter là, affirme The New York Times. “Les dirigeants du M23 prévoient désormais de marcher sur Kinshasa, la capitale de la RDC et l’une des plus grandes villes d’Afrique”, alors que le gouvernement congolais “a refusé de s’asseoir à la table” du M23 ou du Rwanda, et que “sa réponse militaire sur le terrain a été limitée”.

“Le M23 est le plus puissant des dizaines de groupes armés qui ont déstabilisé l’est du Congo pendant près de trois décennies”, rappelle le quotidien américain. “Depuis la prise de Goma, les rebelles se sont engagés à rétablir l’ordre et la sécurité, tentant de présenter le groupe comme une puissance administrative suffisamment qualifiée pour gouverner de grandes parties de l’une des régions minières les plus riches d’Afrique”.

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