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Des migrants expulsés des États-Unis arrivent au Venezuela

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Par AFP

Environ 190 migrants vénézuéliens ont voyagé à bord de deux avions affrétés par Caracas. Certains sont sortis les bras levés, en signe de célébration.

Quelque 190 migrants expulsés des États-Unis ont atterri lundi soir au Venezuela à bord de deux avions affrétés par Caracas, un rapatriement qualifié par le président Nicolas Maduro de «premier pas» vers le rétablissement de relations avec Washington. Les ressortissants vénézuéliens ont atterri à l'aéroport de Maiquetia, au nord de Caracas, à bord de deux avions de la compagnie aérienne Conviasa.

Certains sont sortis les deux bras levés, en signe de célébration, a observé un journaliste de l'AFP. Plusieurs portaient des menottes, qui leur ont été retirées avant de descendre sur le tarmac, où des centaines de policiers et militaires les attendaient. «Nous avons fait un pas favorable, positif», s'est félicité à la télévision Nicolas Maduro, qui a réitéré son souhait de «bâtir» des relations de «respect, de communication et de compréhension» avec les États-Unis.

À la suite de la visite fin janvier d'un émissaire américain, Caracas avait envoyé ces deux avions, redisant espérer un «nouveau départ» entre deux pays qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 2019. Washington ne reconnaît pas Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et investi en janvier pour un troisième mandat, comme le président légitime pays sud-américain, sous sanctions américaines.

Des membres d’un tentaculaire gang vénézuélien

Le ministre de l'Intérieur Diosdado Cabello a indiqué que chaque appareil transportait 95 Vénézuéliens, âgés de 20 à 30 ans. Les journalistes ont pu assister depuis l'aéroport à leur retour, mais n'ont pas été autorisés à les interroger. Caracas a déclaré que parmi les passagers se trouvent des membres supposés du tentaculaire gang vénézuélien Tren de Aragua, que M. Trump a déclaré organisation terroriste.

Le gouvernement vénézuélien, qui assure l'avoir démantelé même si les chefs du gang ont pu fuir et que le groupe reste actif, promet que les personnes accusées d'y appartenir «feront l'objet d'une enquête rigoureuse». Il estime néanmoins «qu'il existe un discours faux et malveillant autour de la question du Tren de Aragua (...) pour pénaliser tous les migrants vénézuéliens et stigmatiser notre pays (...). La majorité des migrants sont des personnes honnêtes et travailleuses».

Caracas a organisé à plusieurs reprises des vols de rapatriements de migrants depuis les États-Unis ou d'autres pays d'Amérique latine dans le cadre de son plan «Retour à la patrie», souvent célébré avec force de propagande. Mais Caracas avait suspendu les vols depuis les États-Unis au début de l'année 2024.

Le 31 janvier, un émissaire spécial de Donald Trump, Richard Grenell, avait rencontré Nicolas Maduro dans la capitale vénézuélienne avec pour mission d'exiger que Caracas accepte le retour «inconditionnel» des Vénézuéliens expulsés des États-Unis - y compris les membres du Tren de Aragua -, et d'obtenir la libération des «otages» américains détenus au Venezuela.

M. Grenell était reparti avec six Américains libérés, et le président Trump avait ensuite assuré avoir obtenu satisfaction sur le premier point. Washington assure n'avoir fait aucune concession. Donald Trump a retiré le statut de protection temporaire contre l'expulsion dont bénéficiaient environ 600.000 Vénézuéliens en raison de la crise économique et sécuritaire dans leur pays. Plus de 7,8 millions de Vénézuéliens ont émigré au cours de la dernière décennie, selon l'ONU. Une partie se trouve aux États-Unis.

La semaine dernière, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a assisté à la saisie sur le tarmac de l'aéroport de Saint-Domingue d'un deuxième avion appartenant au gouvernement vénézuélien en moins d'un an, dans le cadre des sanctions américaines imposées en 2019 et destinées à évincer M. Maduro. Cette saisie avait déclenché l'ire de Caracas, qui avait qualifié M. Rubio de «voleur».

Une «invasion» de migrants

Investi en janvier pour un deuxième mandat de quatre ans, Donald Trump a promis de mener la plus grande campagne d’expulsions de l’histoire des États-Unis. Il a annoncé renvoyer des millions de migrants sans papiers, dont une grande partie provient d’Amérique latine. Pendant sa campagne, le président américain a constamment dénoncé une «invasion» de migrants, accusés d’«empoisonner le sang» des États-Unis et d’avoir provoqué une vague de criminalité - ce qu’aucune statistique officielle ne démontre.

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