Nord de Gaza: Seuls douze camions ont pu livrer de la nourriture et de l’eau en deux mois et demi
Par AlAhed avec AFP
Seule une dizaine de camions d'aide humanitaire ont distribué de l'eau et de la nourriture dans le nord de Gaza en deux mois et demi, a affirmé dimanche l'ONG Oxfam, tirant la sonnette d'alarme sur la détérioration de la situation dans le territoire palestinien assiégé.
«Sur les rares 34 camions transportant de la nourriture et de l'eau autorisés à entrer dans le gouvernorat du nord de Gaza au cours des deux derniers mois et demi, des retards délibérés et des obstructions systématiques de la part de l'armée israélienne ont fait que seuls douze ont réussi à distribuer de l'aide aux civils palestiniens affamés», a dit Oxfam dans un communiqué, un décompte qui inclut les livraisons jusqu'à samedi.
«Pour trois d'entre eux, une fois la nourriture et l'eau distribuées dans l'école où la population était réfugiée, elle a ensuite été évacuée et bombardée quelques heures plus tard», a affirmé l'ONG.
«Israël» contrôle strictement l'arrivée de l'aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Gazaouis, depuis le début de la guerre «israélienne» contre la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, qui a fait jusqu’à présent 45.317 martyrs palestiniens et 107.713 autres blessés, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.
L’entité «israélienne» a été accusée à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, y compris devant la justice internationale à l'initiative de l'Afrique du Sud.
L'Assemblée générale de l'ONU a pour sa part approuvé jeudi à une large majorité une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d'«Israël» envers les Palestiniens.
Oxfam et d'autres organisations humanitaires internationales ont été «continuellement empêchées de fournir une aide vitale» dans le nord de Gaza depuis le 6 octobre dernier quand «Israël» a intensifié ses bombardements, a déclaré l'ONG.
«On estime que des milliers de personnes sont toujours isolées, mais, l'accès humanitaire étant bloqué, il est impossible de les dénombrer avec certitude», selon Oxfam.
«Début décembre, les organisations humanitaires œuvrant à Gaza recevaient des appels de personnes vulnérables, piégées dans des maisons ou des abris, et qui étaient arrivées à court d'eau et de nourriture», a-t-elle ajouté.