Trump veut négocier la paix entre la Russie et l’Ukraine, Poutine se félicite des avancées de son armée
Par AlAhed avec AFP
Le président élu américain Donald Trump a dit lundi vouloir parler à ses homologues russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour arrêter la guerre en Ukraine, après que le maître du Kremlin s’est félicité de l’avancée de ses troupes sur le front.
Trump, qui doit prendre ses fonctions en janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre un terme rapidement à la guerre, et a déjà appelé à un «cessez-le-feu immédiat» et à des pourparlers.
«Nous allons parler au président Poutine et nous allons parler (à) Zelensky et (aux) représentants de l’Ukraine. Il faut arrêter ça, c’est le carnage », a déclaré M. Trump lundi depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.
Vladimir Poutine a affirmé à de nombreuses reprises être prêt à des discussions avec l’Ukraine à condition qu’elles soient basées sur «les réalités du terrain», où les forces russes ont l’avantage depuis le début de l’année.
La Russie réclame notamment que l’Ukraine lui cède quatre régions -- celles de Donetsk et Lougansk dans l’est et celles de Zaporijjia et Kherson dans le Sud -- en plus de la Crimée annexée en 2014, et que Kiev renonce à son ambition d’intégrer l’Otan.
Volodymyr Zelensky a lui longtemps été catégoriquement opposé à toute concession à Vladimir Poutine, mais a adouci cette position ces derniers mois face aux difficultés de son armée sur le front et aux craintes d’un affaiblissement de l’aide occidentale.
Il a notamment émis l’idée que l’Ukraine renonce temporairement à récupérer les territoires contrôlés par la Russie, en échange de garanties de sécurité de la part de l’Otan et de nouvelles livraisons d’armements occidentaux.
«30 km2 par jour»
Cette annonce de Donald Trump intervient quelques heures après que le président russe a fait le bilan de l’année 2024 des combats en Ukraine, se félicitant du rythme de l’avancée de ses troupes et d’avoir «l’initiative» sur tout le front à l’issue de cette «année charnière».
Les forces ukrainiennes perdent du terrain depuis des mois, mais à un rythme qui s’est accéléré depuis l’automne. Les soldats russes sont aujourd’hui notamment aux portes des villes stratégiques de Pokrovsk, Koupiansk et Kourakhové.
«Les troupes russes disposent de l’initiative stratégique sur toute la ligne de contact», a assuré M. Poutine dans un discours face aux principaux cadres de son ministère de la Défense.
Il a ainsi revendiqué la prise «de 189 localités» courant 2024, une année marquée notamment par la chute des forteresses ukrainiennes d’Avdiïvka en février et de Vougledar en octobre.
Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, a lui indiqué que la Russie avait pris 4.500 km2 de territoire ukrainien cette année, et avançait actuellement de «30 km2 par jour».
L’armée russe a encore revendiqué lundi la conquête d’une nouvelle localité, Yelyzavtivka, située à une dizaine de kilomètres au sud de Kourakhové, ville industrielle de l’Est qui abrite un important gisement de lithium.
Trump a affirmé que l’Ukraine devait s’attendre à «probablement» moins d’aide de la part de Washington et s’est dit opposé à l’utilisation par Kiev de missiles occidentaux pour frapper la Russie.
De plus, il n’avait pas invité Zelensky à la cérémonie d’investiture. Pour le régime de Kiev, c’est une puissante gifle. Ils ne sont pas prêts à accepter les traditions américaines, selon lesquelles aux États-Unis, il n'est généralement pas d'usage d'inviter quiconque de l'étranger à l'inauguration.