Nigeria: Libération de dizaines d’élèves enlevés début mars
Par AlAhed avec AFP
Près de 140 élèves, victimes début mars d’un des plus importants enlèvements de masse enregistrés ces dernières années au Nigeria, ont été libérés sains et saufs, ont annoncé l’armée et les autorités locales dimanche.
«Les 137 otages – 76 filles et 61 garçons – ont été secourus dans l’État de Zamfara et seront remis au gouvernement de l’État de Kaduna», où ils avaient été enlevés, a déclaré le porte-parole de l’armée, le général Edward Buba.
Selon le gouverneur de l’État de Kaduna Uba Sani, «les élèves de l’école de Kuriga kidnappés» ont été retrouvés «sains et saufs».
Le nombre de victimes avait précédemment été estimé à environ 250 par les enseignants et les villageois. Cependant, les bilans sont souvent revus à la baisse au Nigeria avec le retour chez eux de villageois qui avaient fui les attaques, mais n’en avaient pas été victimes.
Les enfants, âgés de 8 à 15 ans selon des informations de presse, avaient été emmenés le 7 mars par des hommes armés qui avaient attaqué leur établissement scolaire dans le village de Kuriga, dans le nord-ouest du pays, théâtre d’enlèvements à grande échelle ces dernières années.
Le drame avait provoqué une polémique nationale sur l’insécurité dans ce pays, le plus peuplé d’Afrique – et des recherches massives de l’armée, notamment dans les forêts du pays, selon des responsables officiels.
«C’est un jour de joie», s’est félicité dans un communiqué le gouverneur Uba Sani, sans préciser les circonstances de la libération.
Des gangs appelés localement des «bandits» sont à l’origine de ces enlèvements massifs dans le nord-ouest et le centre-nord du Nigeria.
L’industrie du kidnapping
Ils ciblent les écoles, les villages et les autoroutes où ils peuvent rapidement enlever un grand nombre de personnes pour demander une rançon.
Officiellement, le paiement de rançons est interdit depuis une loi adoptée en 2022 et les autorités nient tout versement quand les otages sont libérés à la suite de négociations avec les ravisseurs.
De nombreuses victimes d’enlèvements de masse sont toujours portées disparues.
Le week-end dernier, des ravisseurs ont enlevé plus de 100 personnes lors de deux attaques dans l’État de Kaduna.
Samedi, l’armée a annoncé avoir secouru 16 élèves enlevés deux jours seulement après l’attaque de Kuriga, dans une école de Sokoto, également dans le nord-ouest du pays.
Les récents enlèvements de masse ont eu lieu près de 10 ans après que «Boko Haram» eut déclenché un tollé international en 2014 en enlevant plus de 250 écolières à Chibok, dans le nord-est.
«Boko Haram» et le groupe rival «État islamique de la province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP)» procèdent encore régulièrement à des enlèvements.
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