Gaza: Blinken en «Israël» pour discuter de trêve, l’ONU se prononce sur un «cessez-le-feu immédiat»
Par AlAhed avec AFP
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, est arrivé vendredi en Entité israélienne pour ce qui se présente comme un face-à-face tendu avec le «Premier ministre» Benjamin Netanyahu à propos de la guerre dans la bande de Gaza.
Arrivé en provenance du Caire pour sa dernière étape d'une nouvelle tournée au Moyen-Orient, Blinken devrait insister auprès de son hôte sur l'urgence d'accroître l'aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté et sommer «Israël» de ne pas lancer d'offensive terrestre majeure à Rafah.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken arrive en «Israël» au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer sur une résolution des Etats-Unis sur un «cessez-le-feu immédiat» dans le territoire ravagé par la guerre.
Le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité, et l'Australie ont de leur côté appelé vendredi à une «fin immédiate des combats» dans la bande de Gaza, pour y permettre «l'acheminement de l'aide et la libération des otages».
Après cinq mois et demi de guerre, «le fossé se réduit» dans les négociations pour une trêve associée à une libération de captifs, a déclaré jeudi Blinken.
«S'il est difficile de parvenir» à un accord, «cela est toujours possible», a-t-il ajouté.
En parallèle de ces pourparlers, les Etats-Unis ont pour la première fois présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU sur un «cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages» retenus à Gaza depuis le début de la guerre.
Le texte, consulté par l'AFP et qui doit être soumis vendredi au vote du Conseil de sécurité, souligne «la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l'aide humanitaire essentielle».
L'issue du vote est toutefois incertaine alors que la Russie réclame un «appel» plus clair à faire taire les armes.
Rafah, une «erreur»
Les Etats-Unis, alliés historiques d'«Israël», ont déjà mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu, estimant que cela aurait bénéficié au Hamas. Mais face au lourd bilan humain et à la menace de famine, Washington redouble à présent d'efforts pour parvenir à une trêve et éviter une offensive terrestre sur Rafah.
Blinken a qualifié «d'erreur» et «d'inutile» une éventuelle invasion terrestre de Rafah, ville à la frontière égyptienne où s'entassent, selon l'ONU environ 1,5 million de Palestiniens, la majorité déplacés par la guerre dans le reste du territoire.
Les 27 pays de l'Union européenne ont eux aussi exhorté jeudi «Israël» à ne pas lancer d'offensive sur Rafah et appelé à une «pause humanitaire immédiate».
Mais en dépit des pressions internationales, le «Premier ministre israélien» Benjamin Netanyahu affirme qu'une offensive sur Rafah est «nécessaire» pour «vaincre militairement le Hamas» à Gaza et «éviter un autre 7 octobre».
La guerre israélienne a fait jusqu'à présent 31.988 martyrs à Gaza, a indiqué jeudi le ministère local de la Santé.
«Les enfants meurent de faim»
Depuis le début de la guerre, «Israël» impose un siège complet à la bande de Gaza et contrôle strictement l'aide qui arrive principalement depuis l'Egypte via Rafah. Or ces contrôles serrés, selon l'ONU, ont pour effet de réduire le nombre de camions entrant dans le territoire.
«Les enfants meurent de faim. Ils sont privés de nourriture», s'est alarmé jeudi le Comité des droits de l'enfant des Nations unies. «Même les miettes sont difficiles à trouver , affirme-t-il.
Afin de soulager la population, plusieurs pays organisent des parachutages de nourriture et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre vers Gaza. Mais l'aide reste insuffisante face aux besoins des 2,4 millions d'habitants de Gaza et ne parvient que très difficilement dans le nord, où vivent plus de 300.000 personnes selon l'ONU.
«Voici nos enfants, voyez-vous leur état ? Nous ne savons pas comment les nourrir», a déclaré jeudi à l'AFP une Palestinienne fuyant les combats dans le secteur de l'hôpital al-Chifa. «Nous sommes assiégés depuis trois jours, nous ne pouvons rien leur donner à manger ou à boire».