Le ramadan commence lundi dans plusieurs pays musulmans avec la guerre à Gaza dans les esprits
Par AlAhed avec AFP
Le ramadan commence lundi en Arabie saoudite, dans les Territoires palestiniens et de nombreux pays musulmans. La Cour suprême saoudienne a déclaré que «le lundi 11 mars 2024» marquera «le début du mois béni du ramadan pour cette année», a indiqué SPA, l'agence de presse officielle de l'Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus sacrés de l'islam. Le mufti (plus haute autorité religieuse) d’al-Qods occupée (Jérusalem,) Mohammed Hussein, a également annoncé le début lundi du mois de jeûne musulman dans les Territoires palestiniens, selon l'agence palestinienne Wafa.
Le ramadan, dont le commencement est marqué par l'apparition du premier croissant de lune, débutera aussi lundi en Egypte, aux Emirats arabes unis, au Qatar, au Koweït, à Bahreïn, en Tunisie et en Algérie.
Ce mois sacré, qui constitue l'un des cinq piliers de l'islam, commencera le même jour en France, pays qui compte la plus importante communauté musulmane d'Europe, a annoncé la Grande mosquée de Paris, espérant «un cessez-le-feu immédiat» dans la bande de Gaza.
De son côté, l'Iran a fixé son commencement à mardi, après que son «Estehlal», ou bureau d'observation de la lune, a déclaré qu'il n'avait pas été possible d'observer «le croissant du ramadan».
A Oman, en Libye et au Maroc, le ramadan débutera également mardi, de même qu'en Jordanie où le grand mufti du royaume, Ahmed Hasnat, a demandé à Dieu de «soulager l'angoisse de notre peuple opprimé à Gaza» et de «lever l'affliction et l'agression qui pèsent sur lui».
«Guerre sale»
Pour les musulmans du monde entier, le ramadan est synonyme de prière, de spiritualité, et de repas joyeux à la nuit tombée. Mais cette année, les souffrances des Palestiniens de Gaza sont dans tous les esprits. La mort, les destructions et la menace d'une famine éclipsent tout le reste, alors que se sont envolés les espoirs d'une trêve avant le ramadan, un objectif qu'avaient tenté d'atteindre ces derniers jours au Caire les pays médiateurs (Egypte, Qatar et Etats-Unis) et le Hamas.
Sur un marché de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où près de 1,5 million de personnes ont trouvé refuge, des Palestiniens ont déploré dimanche les pénuries alimentaires et l'incertitude liée à la guerre qui pèse sur le début du ramadan. «Ce ramadan est complètement différent de tous les ramadans qui l'ont précédé», a témoigné Bassel Yassin, ingénieur agronome.
Pour Ahmed Kamis, 40 ans, le ramadan cette année n'est que «souffrance». «Il y a une guerre sale, sanglante, une guerre de génocide», explique à l'AFP ce Gazaoui de Rafah, qui dit manquer de nourriture et d'eau. «Je ne suis pas heureux».
«Nous ne savons pas comment nous allons terminer ce mois de ramadan: dans nos maisons, sous une tente, au bord de la mer dans le nord ou dans le sud», a dit de son côté Hassouna Tabib Hassnan, un dentiste de la ville de Gaza (nord), déplorant vivre «dans le déplacement, la douleur et l'oppression».
Dans un centre commercial de Ryad, Fayçal, un employé du gouvernement saoudien qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, a assuré qu'il s'agissait du «pire ramadan» de sa vie. «J'ai honte d'acheter de la viande et du poulet pour ma famille, alors que la population de Gaza est en proie à la famine», a-t-il confié.
L’agression israélienne a été déclenchée le 7 octobre entraînant la mort de 31.000 civils à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.