Attaque israélienne nocturne à Rafah: Deux captifs libérés, environ 100 martyrs palestiniens
Par AlAhed avec AFP
«Israël» a mené dans la nuit de dimanche à lundi une attaque nocturne à Rafah, ultime cible affichée de son offensive dans la bande de Gaza, où le Hamas a fait état d’environ 100 palestiniens tués. Côté israélien, deux captifs ont été libérés lors de cette attaque.
Le «Premier ministre israélien» Benjamin Netanyahu a ordonné à son armée de préparer une offensive sur Rafah, à frontière avec l'Egypte, où se masse actuellement la majeure partie de la population du territoire palestinien, selon l'ONU, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale.
Le Hamas a prévenu dimanche qu'une telle offensive «torpillerait» tout accord pour une libération des captifs qu'il détient encore à Gaza.
Mais «Israël» a affirmé que les frappes dans la nuit de dimanche à lundi s'inscrivaient non pas dans le lancement de cette offensive, mais d'une «opération pour récupérer deux captifs» enlevés le 7 octobre lors de l'attaque sans précédent du mouvement de résistance palestinien Hamas dans le sud de l’Entité israélienne.
«Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été récupérés lors d'une opération nocturne à Rafah menée conjointement par l'armée, le Shin Beth (Sécurité intérieure) et la police israéliennes», selon un communiqué de ces trois «services».
Les deux captifs, ayant la «nationalité israélienne» et argentine, ont été enlevés au «kibboutz Nir Yitzhak».
Le ministère de la Santé à Gaza a fait état «d'environ 100 morts» dans une attaque, incluant des raids aériens contre de nombreux bâtiments, à Rafah.
14 maisons et trois mosquées bombardées
Ces raids aériens ont touché 14 maisons et trois mosquées dans différents secteurs de Rafah, selon le gouvernement du Hamas.
Environ 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre et emmenées à Gaza.
Une trêve d'une semaine en novembre avait permis la libération de 105 captifs en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus par «Israël».
Avant la libération des deux derniers captifs, «Israël» estimait que 132 étaient toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.
Rafah est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l'Egypte, au nombre d'1,4 million selon l'ONU, en grande majorité des déplacés ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois.
«Nulle part où aller»
«Je ne sais pas où nous irons» en cas d'offensive sur Rafah, a témoigné Farah Mohammad, qui a fui la ville de Gaza, dans le nord du territoire.
«Il n'y plus d'endroit pour s'échapper», dit cette mère de famille de 39 ans, qui a perdu tout contact avec son mari depuis un mois.
«Dans les conditions actuelles, Washington ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah en raison de la densité de la population», a indiqué un haut responsable de l'administration américaine, soulignant que la population civile n'a «nulle part où aller».
Depuis le début de la guerre, les bombardements israéliens incessants ont fait plus de 28.000 martyrs dans la bande de Gaza, en grande majorité des femmes et des enfants, selon le ministère gazaoui de la Santé.
Environ 1,7 million de personnes, d'après l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien dévasté, assiégé par «Israël» et plongé dans une crise humanitaire majeure.
Beaucoup ont été déplacées plusieurs fois, fuyant toujours plus vers le sud à mesure que les combats s'étendaient.
Rafah, devenue un gigantesque campement, est le dernier centre urbain où l'armée d’occupation israélienne n'a pas encore pénétré et le principal point d'entrée de l'aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.