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De retour de Gaza, un médecin bénévole raconte un «tsunami» de morts et de crimes de guerre

De retour de Gaza, un médecin bénévole raconte un «tsunami» de morts et de crimes de guerre
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Par AlAhed avec AFP

Habitué des guerres et de retour de Gaza, un médecin britannico-palestinien a décrit dimanche 7 janvier à l’AFP un conflit meurtrier d’une intensité inédite, espérant que son témoignage auprès de la police britannique donnera lieu à des poursuites pour crimes de guerre.

Ghassan Abu Sitta, un chirurgien plastique de 54 ans spécialisé dans les blessures de guerre, a passé 43 jours en tant que bénévole dans le territoire palestinien, principalement dans les hôpitaux al-Ahli et al-Shifa, dans le nord de la bande de Gaza.

Selon lui, l’intensité du conflit dépasse celle des autres durant lesquels il a déjà travaillé, à Gaza, en Irak, Syrie, Yémen et sud-Liban: «C’est la différence entre une inondation et un tsunami, l’ampleur est complètement différente», explique-t-il.

Elle se distingue par «le nombre des blessés», «le nombre d’enfants tués, l’intensité des bombardements, le fait que dans les jours qui ont suivi le début de la guerre, le système de santé de Gaza s’est retrouvé complètement submergé», souligne-t-il.

«Choisir qui soigner»

Né au Koweït et installé au Royaume-Uni depuis la fin des années 1980, Ghassan Abu Sitta, est arrivé à Gaza depuis l’Égypte le 9 octobre dans une équipe de Médecins sans Frontières.

«Dès le tout début, la capacité était inférieure au nombre de blessés qu’on avait à soigner. De plus en plus, on avait à prendre des décisions très difficiles pour choisir qui soigner», se souvient-il.

Il évoque le cas d’un homme de 40 ans arrivant à l’hôpital avec des éclats d’obus dans la tête.

Il avait besoin d’un scanner et de voir un neurochirurgien, mais ils n’en avaient pas. «On l’a dit à ses enfants et ils sont restés autour de son brancard cette nuit-là jusqu’à ce qu’il meure dans la matinée», raconte-t-il.

Des brûlures causées par le phosphore blanc

Le médecin assure qu’il a soigné des brûlures causées par du phosphore blanc, dont l’utilisation comme arme chimique est proscrite par le droit international, mais qui reste autorisé pour éclairer les champs de bataille ou faire un écran de fumée.

Le Liban a accusé «Israël» d’avoir eu recours au phosphore blanc dans le conflit.

«C’est une blessure très caractéristique», explique le médecin. «Le phosphore continue de brûler jusqu’aux parties les plus profondes du corps, jusqu’à atteindre l’os».

Le Dr Abu Sitta explique avoir quitté Gaza car le manque de matériel médical l’empêchait de faire des opérations.

Il a raconté à la police de Londres les blessures qu’il a pu constater, le type d’armes utilisées, l’utilisation de phosphore blanc et «les attaques contre les civils».

Scotland Yard souligne qu’elle a l’obligation de recueillir des preuves de possibles de crimes de guerre des deux côtés pour la justice internationale.

«En fin de compte», estime le médecin, «la justice retrouvera ces individus, si ce n’est dans cinq ans, 10 ans, quand ils auront 80 ans, quand l’équilibre du pouvoir dans le monde rendra la justice possible pour les Palestiniens».

22.835 martyrs palestiniens

Le ministère de la Santé à Gaza a par ailleurs annoncé ce dimanche que l’agression israélienne contre l’enclave palestinien assiégé avaient fait «22.835 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre».

Parmi ces morts figurent 113 personnes tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé le ministère, qui a aussi fait état de 58.416 personnes blessées dans la bande de Gaza au cours des trois mois de combats et bombardements.

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