Attentats terroristes à Kerman: au moins 95 martyrs, les condamnations affluent
Par AlAhed avec agences
Les condamnations ont afflué de par le monde, suite au double attentat terroriste qui a secoué mercredi 3 janvier la ville de Kerman, au sud-est de l'Iran, près de la tombe du général Qassem Soleimani, faisant au moins 95 martyrs.
L'agence de presse officielle Irna avait évoqué dans un premier temps un bilan de 103 martyrs, la télévision d'Etat faisant mention de 211 blessés, dont certains dans un état critique.
Le ministre de la Santé, Bahram Eynollahi, a ensuite révisé à 95 le nombre de personnes tuées, expliquant que certains noms «avaient été enregistrés deux fois».
Une double explosion a eu lieu près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe du général Soleimani, à Kerman (sud). Une foule compacte s'y trouvait pour commémorer son martyre il y a quatre ans.
Une première explosion est survenue à 700 mètres de la tombe du général Soleimani, la seconde un kilomètre plus loin, indique Irna.
Selon l'agence de presse Isna, qui cite le maire de Kerman, Said Tabrizi, les explosions se sont produites à dix minutes d'intervalle.
Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des participants courant, paniqués et désorientés.
«Réponse sévère»
Le gouvernement iranien a décrété jeudi «journée de deuil national» après l'attaque, la plus meurtrière en Iran depuis 1978.
Le Leader de la Révolution islamique, sayyed Ali Khamenei, a promis une «réponse sévère» à l'attentat, un acte «odieux et lâche» pour le président iranien Ebrahim Raïssi qui a annulé un déplacement prévu jeudi en Turquie, selon un média d'Etat.
A la tombée de la nuit, de nombreuses personnes sont revenues au cimetière de Kerman en scandant «Mort à Israël!» et «Mort à l'Amérique!». A Téhéran, des milliers de personnes se sont rassemblées pour rendre hommage au général Qassem Soleimani.
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé un attentat «choquant par sa cruauté et son cynisme».
«J'ai condamné cette attaque terroriste dans les termes les plus forts et j'ai exprimé (ma) solidarité avec le peuple iranien», a communiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, après un appel avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
Ce dernier a souligné pour sa part la nécessité pour la communauté internationale de lutter contre toutes les formes de terrorisme et a remercié le haut représentant de l'Union européenne pour sa compassion.
De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fermement condamné le double attentat perpétré à Kerman, exprimant ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu'au peuple et au gouvernement iraniens, et souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.
Dans un communiqué partagé mercredi, le bureau du porte-parole de l'ONU a indiqué que «les responsables devront répondre de leurs actes».
Les gouvernements d'Allemagne, de France, des Pays-Bas, d'Irlande et de Norvège, la Jordanie, le Sultanat d'Oman et l'Arabie saoudite ont eux aussi condamné l'attaque.
«Des martyrs sur le même chemin du général Soleimani»
Les chefs d'État et les dirigeants des groupes de Résistance basés dans la région ont de même présenté leurs condoléances au gouvernement et au peuple iraniens.
Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a présenté ses condoléances aux familles des victimes, affirmant qu'elles suivaient le même chemin de lutte que le général Soleimani. «Nous présentons à toutes leurs familles nos plus sincères condoléances. Ce sont des martyrs sur le même chemin ; ce sont des martyrs de la même cause, de la même bataille menée par le commandant Haj Qassem Soleimani».
Le mouvement de résistance palestinien Hamas a, lui, fustigé un «acte terroriste (...) qui cherche à déstabiliser la sécurité de la République islamique au service de l'agenda de l'entité sioniste».
Le mouvement de résistance du Jihad islamique de la Palestine, (JIP) a également condamné dans un communiqué des attentats «lâches». «Une telle attaque perverse contre des personnes innocentes renforce la cohésion au sein de l’Oumma musulmane et l'adhésion à la Résistance, dont le martyr Soleimani sera toujours l'un des symboles».
L’Ayatollah sayyed Ali Sistani, grande source d’imitation des chiites basé en Irak, a également présenté ses condoléances aux familles des victimes. «Nous présentons nos condoléances aux familles endeuillées et au noble peuple iranien pour cette tragédie amère. Et nous demandons au Dieu Tout-Puissant le pardon et la grâce divine pour les chefs martyrs et pour les blessés, un prompt rétablissement», a-t-il réaffirmé dans son communiqué.
Par ailleurs, le gouvernement irakien a déclaré qu'il condamnait les attentats terroristes et offrait toute l'aide nécessaire pour atténuer l'impact de cet acte criminel abject.
Le ministère libanais des Affaires étrangères a pour sa part dénoncé dans un communiqué les attaques survenues dans la ville de Kerman, mettant en garde contre le danger de cet acte criminel et une potentielle déstabilisation de la sécurité régionale.
La République de l’Azerbaïdjan a aussi condamné ces attaques et présenté ses condoléances aux familles endeuillées. «En tant que pays profondément meurtri par le terrorisme, la République de l’Azerbaïdjan le condamne sous toutes ses formes et manifestations», a déclaré le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur son compte X.
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Jalil Abbas Jilani, a aussi fermement condamné les attaques terroristes à Kerman. «Le Pakistan condamne fermement les attaques terroristes inhumaines de Kerman, qui ont coûté la vie à plusieurs innocents. Sincères condoléances au gouvernement et au peuple iranien. Notre pensée va aux familles des victimes. Nous sommes solidaires avec l'Iran en cette heure de deuil».