L’offensive israélienne contre Jénine se poursuit depuis 50 heures, 11 martyrs et plus de 100 détenus
Par AlAhed avec Association France Palestine Solidarité
Pour la 16e fois depuis le 7 octobre, l’armée israélienne attaque la ville de Jénine, au Nord de la Cisjordanie occupée, depuis le 12 décembre. L’agression est toujours en cours après 50h. Cette attaque a déjà fait 11 martyrs et une douzaine de blessé.es par balles. L’armée israélienne a capturé plus de 100 habitant.es de Jénine et de son camp de refugié.es.
Au moins 4 personnes ont été tuées dans le bombardement d’une maison dans le quartier Sibat. Ils s’appelaient : Rafiq Al-Dabbous, Mahmoud Abu Sorour, Bakr Zakarneh et Thaer Abu Al-Tin (18 ans).
Deux autres palestiniens ont succombé à leurs blessures dans les heures suivantes, Fuad Imad Abahreh (36 ans) et Rashed Mohammad Turkman. Une autre personne dont l’identité n’a pas encore été diffusée a été tuée. Il s’agirait d’une femme âgée de 70 ans. Tout au long de l’offensive, les troupes israéliennes étaient couvertes par des drones qui quadrillaient le ciel de toute la ville. Qassam Zidan a été abattu au dans l’après-midi du 13 décembre. Touché par balles, il n’aura pas survécu à ses blessures.
Dans le même temps, l’armée a mené des vagues d’arrestations massives dans la ville et dans le camp de réfugié.es de Jénine. Environ 100 palestinien.nes ont été détenu.es, hommes, femmes et enfants, en majorité de très jeunes palestiniens.
Ces arrestations et captures se sont poursuivies tout au long des 40 premières heures du raid pour atteindre un chiffre dépassant les 100 arrestations.
Parmi les civil.es arrêtées, le Directeur artistique du Freedom Theatre du camp de réfugié.es de Jénine, Ahmed Tobasi ainsi que Mustapha Sheta producteur du théâtre.
Cette énième agression s’est encore illustrée par ses attaques contre les personnels et établissements de santé. Trois hôpitaux ont été assiégés par des véhicules blindés israéliens, Al-Razi, Ibn Sina et l’hôpital Gouvernemental. Lorsque les ambulances ont tenté d’emmener Abu Al-Tin à l’hôpital gouvernemental, les soldats les ont empêchés de passer. Le jeune homme est décédé au cours de son transfert vers le centre de santé de la ville de Qabatiya. Fuad Imad Abahreh a connu un sort semblable.
Un jeune garçon est décédé en tentant d’accéder à l’un des hôpitaux assiégés. Il n’était pas blessé mais malade et les troupes israéliennes ont empêché son père d’accéder au centre hospitalier. Toujours à l’hôpital central, les troupes israéliennes ont déversé du gaz lacrymogène dans l’enceinte du centre hospitalier. Au-delà des attaques sur les civils et les centres de soin, les journalistes présents sur place disent avoir été ciblés. Ranin Sawafta, qui travaille pour l’agence Reuters a été blessée par balles et un groupe de journalistes a même été chargé par un véhicule blindé. Comme à de nombreuses occasions au cours des 16 derniers raids israéliens à Jénine, les bulldozers militaires ont détruit de nombreuses infrastructures de survie et endommagé des lieux et édifices symboliques aux yeux des habitant.es de Jénine.
Les bulldozers ont saccagé des réseaux d’eaux et d’électricité, éventré la route d’al-Nassira et démoli le rond-point d’hommage au prisonnier Kamal Abou Waar dans le quartier de Jabriyat. Au cours de l’assaut, les troupes israéliennes ont attaqué une mosquée, capturé des personnes en son sein et diffusé des chants religieux dans le haut-parleur de l’édifice.
Au cours de la deuxième journée d’agression, l’armée israélienne a fait exploser la maison d’un civil. On ne sait pas encore si des personnes étaient à l’intérieur ou si cette explosion relève de la punition collective infligée aux personnes proches ou en famille avec des combattants.