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Rencontre avec Biden: Xi Jinping va vouloir stabiliser la relation bilatérale

Rencontre avec Biden: Xi Jinping va vouloir stabiliser la relation bilatérale
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Par AlAhed avec AFP

La dernière fois que Xi Jinping s'était rendu aux Etats-Unis, c'était il y a six ans pour rencontrer un Donald Trump enthousiaste qui lui avait promis «une très, très grande relation» bilatérale.

C'est le contraire qui s'est produit depuis: les relations sont devenues glaciales et le président chinois va désormais chercher à les stabiliser lors de sa rencontre cette semaine avec son homologue américain Joe Biden à San Francisco.

Malgré les tensions autour de Taïwan, du commerce ou de la mer de Chine méridionale, les deux hommes se verront en marge d'un sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec) --leur premier entretien depuis un an.

Malgré une prometteuse rencontre Xi-Biden en novembre 2022 à Bali (Indonésie), les relations avaient déraillé après que les Etats-Unis aient abattu en début d'année un ballon chinois accusé par Washington d'être un aéronef espion.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait alors reporté sa visite en Chine.

Depuis, les visites diplomatiques, dont celle de M. Blinken, se sont multipliées de part et d'autre. Un signe de la volonté des deux parties de se rabibocher.

«Je pense que personne ne fonde de grands espoirs sur cette rencontre en termes de résultats concrets», nuance toutefois Joseph Liow, de l'Université de technologie de Nanyang à Singapour. «Cette réunion est surtout importante car elle symbolise la volonté des dirigeants d'établir des relations plus stables».

Interrogé sur ses attentes, le ministère chinois des Affaires étrangères est resté vague, promettant toutefois un «dialogue approfondi» sur «les questions essentielles concernant la paix et le développement dans le monde».

Les conflits Russie-Ukraine et «Israël»-Hamas pourraient être au menu des discussions.

Fermeté sur Taïwan

«La Chine attache une grande importance à tout ce qui va dans le sens d'une stabilisation des relations sino-américaines», déclare à l'AFP Chen Dingding, président du groupe de réflexion Intellisia Institute basé à Canton (Sud).

D'un point de vue tactique, pour Pékin, «l'essentiel est aujourd'hui de rechercher des points de coopération», indique Lyu Xiang, expert en relations sino-américaines à l'Académie chinoise des sciences sociales.

Pour le président chinois, «sa capacité à projeter une image de force et d'un homme qui garde les relations bilatérales sous contrôle» sera «politiquement utile», ajoute Amanda Hsiao, spécialiste de la Chine au groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).

Des questions épineuses pourraient toutefois entraver l'apaisement des tensions.

La Chine a souligné qu'elle ne fera aucune concession sur les sujets cruciaux pour elle, notamment Taïwan --île qu'elle considère comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à reconquérir depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

«Scandaleux»

Washington et Pékin ont toutefois progressé ces derniers mois en matière de commerce et de changement climatique.

La semaine dernière, l'émissaire américain sur le climat, John Kerry a reçu son homologue chinois Xie Zhenhua et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a rencontré son équivalent chinois, le vice-Premier ministre He Lifeng.

Durant sa visite, Xi Jinping doit dîner avec des chefs d'entreprise américains.

Le président chinois devrait par ailleurs plaider auprès de Joe Biden en faveur d'un assouplissement des sanctions commerciales imposées par les Etats-Unis.

«Les barrières douanières, les restrictions sur les exportations de technologies, l'inscription d'entreprises chinoises sur liste noire et les restrictions sur les produits énergétiques verts chinois sont scandaleuses et inacceptables», affirme Lyu Xiang, de l'Académie chinoise des sciences sociales. «Les Etats-Unis doivent proposer des mesures concrètes pour améliorer la situation».

Xi Jinping et Joe Biden pourraient par ailleurs annoncer la reprise du dialogue militaire direct après un an de suspension, ce qui serait une «avancée très importante» selon Amanda Hsiao, de l'ICG.

Prudence toutefois, selon Chen Dingding de l'Intellisia Institute, quant aux récents signes d'ouverture de Joe Biden envers la Chine: il pourrait adopter une ligne plus dure à l'approche de l'élection présidentielle, s'il se retrouve face à son prédécesseur Donald Trump.

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