Raid israélien sur un hôpital de Gaza: indignation unanime
Par AlAhed avec agences
Quelques heures après le raid meurtrier israélien mardi soir sur un hôpital de Gaza, qui a fait au moins 500 martyrs, les condamnations se multiplient tout autour du globe.
Premier à réagir, le bureau médias du mouvement de la Resistance palestinien Hamas a dénoncé «un nouveau crime de guerre de l’occupation (Israël, NDLR)» et indiqué que «des centaines de patients, de blessés et de déplacés» se trouvaient dans l’établissement.
Allié de la résistance palestinienne, le président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi a affirmé que «les flammes des bombes américano-israéliennes» allaient «bientôt dévorer Israël». «Les flammes des bombes américano-israéliennes, larguées ce soir sur les victimes palestiniennes blessées à l’hôpital al-Mu’amdani à Gaza, vont bientôt dévorer les sionistes», a réagi M. Raïssi dans un message, selon l’agence IRNA.
Autre allié du Hamas, le Hezbollah libanais appelé à observer une «journée de colère» mercredi pour condamner un tir meurtrier contre un hôpital de la bande de Gaza, un «massacre» dont il accuse «Israël». «Que demain, mercredi, soit un jour de colère contre l’ennemi», a appelé le Hezbollah, allié du Hamas palestinien, dans un communiqué, dénonçant un «massacre» et un «crime brutal».
Aux Etats-Unis, Joe Biden s’est dit, dans un communiqué officiel, «indigné et profondément attristé par l’explosion» par «les terribles pertes qui en ont résulté». Le président américain dit avoir demandé à ses conseillers de «continuer à rassembler des informations sur ce qui s’est exactement passé».
La France a de son côté condamné mardi «avec fermeté» la frappe. «Le droit international humanitaire s’impose à tous et doit permettre la protection des populations civiles. L’accès humanitaire à la bande de Gaza doit être ouvert sans délai», souligne le ministère dans un communiqué. «Rien ne peut justifier une frappe contre un hôpital. Rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles», a écrit Emmanuel Macron sur Twitter, ajoutant «toute la lumière devra être faite» sur l’attaque contre l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza.
Le président du Conseil européen Charles Michel a estimé qu’une attaque contre une infrastructure civile n’était pas conforme au «droit international».
De son côté, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a déploré qu’«une nouvelle fois, des civils innocents payent le prix le plus élevé».
En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à «l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza». «Israël a frappé un hôpital abritant des femmes, des enfants et des civils innocents», a déclaré Erdogan sur le réseau social X, anciennement Twitter, ajoutant: «J’invite toute l’humanité à agir pour mettre fin à cette brutalité sans précédent à Gaza».
La Russie et les Émirats arabes unis ont, eux, appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies mercredi. «La Russie et les Émirats arabes unis ont demandé la tenue d’une réunion publique urgente du Conseil de sécurité des Nations unies dans la matinée du 18 octobre en raison de la frappe sur un hôpital de Gaza», a déclaré sur Telegram l’ambassadeur adjoint russe à l’ONU, Dmitri Polianskiï.
Poids lourd régional, l'Arabie saoudite a dénoncé une «violation de toutes les lois et normes internationales», dénonçant «la poursuite par Israël des attaques contre les civils».
Le ministère qatari des Affaires étrangères a condamné le tir meurtrier, dénonçant un «massacre (...), un crime haineux contre des civils sans défense, et une violation grave (...) du droit international».
Le Premier ministre irakien a pour sa part appelé dans un communiqué à une «résolution immédiate et urgente» du Conseil de sécurité de l'ONU pour «mettre fin à l'agression». Trois jours de deuil ont été décrétés dans le pays.
En Jordanie, le ministère des Affaires étrangères a lui aussi condamné le tir, faisant porter à «Israël», «la force occupante, la responsabilité de ce grave évènement».
Le sommet quadripartite qui devait réunir mercredi à Amman le président américain Joe Biden et les dirigeants de Jordanie, d'Egypte et de l'Autorité palestinienne a été reporté sin die et se tiendra «lorsque la décision d'arrêter la guerre et de mettre fin à ces massacres sera prise», a dit le chef de la diplomatie jordanienne Ayman Safadi.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a condamné avec la plus grande fermeté «le bombardement israélien» de l'hôpital Ahli, qui a entraîné «la mort de centaines de victimes innocentes» parmi les citoyens palestiniens. Il a qualifié ce «bombardement délibéré» de «violation manifeste du droit international».
Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe basée au Caire, a appelé mardi «l'Occident à faire cesser immédiatement la tragédie» à Gaza. «Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice», a-t-il prévenu.
Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a accusé «Israël» de crime de guerre. «Aucun mot ne peut exprimer pleinement notre condamnation du bombardement par Israël d’un hôpital à Gaza, qui a tué des centaines de personnes», a déclaré M. Faki sur X, anciennement Twitter, appelant la communauté internationale à agir.
Des organisations internationales condamnent
Le chef de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «horrifié» par les «centaines de civils palestiniens tués dans une frappe» sur l'hôpital, qu'il a «condamné avec force» mais sans en imputer à quiconque la responsabilité. «Je suis pleinement conscient des profonds griefs du peuple palestinien après 56 ans d'occupation. (...) Mais les attaques du Hamas ne peuvent justifier la punition collective des Palestiniens», a-t-il souligné lors d'un discours à Pékin.
L’attaque meurtrière contre un hôpital dans la bande de Gaza mardi est «totalement inacceptable», a estimé le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) Volker Türk. Dans un communiqué, il a déclaré: «Les mots me manquent. Cette nuit, des centaines de personnes ont été tuées, de manière horrible, dans l’attaque de l’hôpital Al Ahli Arab, y compris des patients, des soignants et des familles qui s’étaient réfugiées dans et autour de l’hôpital. Une fois de plus les plus vulnérables (sont touchés). C’est totalement inacceptable».
«L’OMS condamne fermement l’attaque sur l’hôpital Al Ahli Arab», a pour sa part posté sur le réseau X (anciennement Twitter) Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a condamné le tir sur l'hôpital. «Nous sommes horrifiés par le récent bombardement de l'hôpital Ahli Arab dans la ville de Gaza, qui soignait des patients et accueillait des Gazaouis déplacés», a déploré l'ONG.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également condamné le tir, rappelant que les «hôpitaux devraient être des sanctuaires destinés à préserver la vie humaine, et non des scènes de mort et de destruction».