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France: Le trafic de drogue force la fermeture d’un site universitaire à Marseille

France: Le trafic de drogue force la fermeture d’un site universitaire à Marseille
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Par AlAhed avec AFP

«C'est un immense gâchis»: une faculté de Marseille, la deuxième ville de France, va fermer temporairement des locaux en plein centre-ville face à l'insécurité grandissante liée au trafic de drogues à ses abords.

Cité portuaire marquée par de fortes inégalités, Marseille est touchée depuis des dizaines d'années par le trafic de stupéfiants. Mais le niveau de violence pour le contrôle des points de vente de ces substances illégales y est en hausse, comme dans d'autres villes de France.

Et, «après des mois d'inquiétude et d'alerte, le doyen de la faculté d'économie et de gestion du site Colbert à Marseille a pris la décision de fermer l'accès à ce bâtiment aux étudiants et aux personnels, faute de pouvoir assurer leur sécurité», a écrit le président de l'université Eric Berton dans une lettre dont l'AFP a obtenu copie, adressée au préfet du département et à la préfète de police, ainsi qu'à la procureure et au maire de Marseille.

Personnels et étudiants de ce site travailleront à distance à partir de vendredi, jusqu'au 13 octobre.

Une décision qui pourra être reconduite.

«Il s'agit (...) de dénoncer les conditions d'insalubrité et d'insécurité autour de la faculté», a expliqué , le doyen de la faculté Bruno Decreuse, mercredi, devant les locaux situés à quelques encablures du Vieux-Port, le centre historique de la ville.

Quelque 1 500 étudiants, 170 enseignants et des dizaines de personnels administratifs fréquentent cette antenne de l'Université, située dans un quartier pauvre, selon le doyen.

«Il y a un point de deal qui a beaucoup grossi cet été. Toute la journée, on les entend crier pour vendre leur marchandise, c'est comme des poissonniers», a témoigné auprès de l'AFP un des membres du personnel, qui a requis l'anonymat.

Un de ses collègues, qui se dit «très attaché à ce site (...) dans ce quartier populaire», parle d'un «immense gâchis».

Les étudiants se montraient inquiets mercredi d'être à distance, espérant une action pour que la faculté rouvre et pour un environnement plus paisible.

«Il est évidemment hors de question que le service public cède sous les coups des stupéfiants et que l'université change d'emplacement», a martelé sur place le sous-préfet de police du département des Bouches-du-Rhône, Yannis Bouzar, qui a promis d'«intensifier la présence» des forces de l'ordre.

De même, l'adjoint à la Sécurité de la mairie Yannick Ohanessian estime qu'il n'est «absolument pas envisageable de voir une université fermer ses portes, fuir un quartier» en raison de la proximité d'un trafic.

Une réunion, organisée par la préfète de police des Bouches-du-Rhône, devait avoir lieu mercredi après-midi en présence notamment du président de l'Université Aix-Marseille et de la mairie.

À Marseille, plus d'une quarantaine de personnes ont été tuées cette année dans les guerres de territoires entre trafiquants, la procureure évoquant un «bain de sang».

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