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États-Unis : le président de la Chambre des représentants destitué, une première historique

États-Unis : le président de la Chambre des représentants destitué, une première historique
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Par AlAhed avec AFP

Le président républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a été destitué mardi, lors d’un vote historique au Congrès, victime de querelles fratricides au sein de son parti. Après un débat tendu entre conservateurs dans l’hémicycle, 216 élus ont voté pour le destituer, dont huit républicains, contre 210.

Des élus proches de Donald Trump, ajoutant leurs voix à la minorité démocrate de la Chambre, ont évincé le «speaker» de son poste, lui reprochant d’avoir négocié avec l’opposition un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, auquel s’opposaient de nombreux conservateurs.

Aussitôt après ce résultat sans précédent, un Kevin McCarthy malgré tout souriant a été entouré par des membres de son parti, qui lui ont donné l’accolade et lui ont serré la main.

Le vote ouvre une période de fortes turbulences à la chambre basse, où un remplaçant doit être choisi la semaine prochaine. Kevin McCarthy a d’ores et déjà annoncé mardi soir qu’il ne se représenterait pas, même si les règles parlementaires l’y autorisent. Il avait déjà été élu au forceps en janvier, en raison de la très mince majorité républicaine.

Pour accéder au perchoir, il avait notamment dû faire d’énormes concessions avec une vingtaine de trumpistes, dont la possibilité que n’importe quel élu ait le pouvoir de convoquer un vote pour le destituer - ce qu’a finalement fait Matt Gaetz.

 «Guerre civile» des Républicains

L’élu de Floride reproche principalement au ténor républicain d’avoir négocié avec les élus démocrates un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, auquel s’opposaient de nombreux conservateurs. Il l’accuse aussi d’avoir conclu un «accord secret» avec le président Joe Biden sur une possible enveloppe pour l’Ukraine.

Or l’aile droite du Parti républicain s’oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Et qu’importe que l’immense majorité du groupe parlementaire de Kevin McCarthy l’ait publiquement soutenu : les trumpistes disposaient d’un veto de fait à la Chambre compte tenu de la très fine majorité républicaine dans cette institution.

Joe Biden veut une nouvelle élection rapidement

Signe des désaccords qui déchirent les républicains, les élus conservateurs se sont succédé dans l’hémicycle pour plaider pour et contre Kevin McCarthy. Tom Cole avait prévenu du «chaos» dans lequel la Chambre et les républicains seraient plongés si McCarthy était destitué.

Ces luttes intestines étalées au grand jour ont fait réagir Donald Trump. «Pourquoi les républicains passent-ils leur temps à se disputer entre eux, pourquoi ne combattent-ils pas les démocrates de la gauche radicale qui détruisent notre pays» ? a écrit l’ex-président républicain sur sa plateforme Truth Social.

Un tel vote n’avait pas eu lieu depuis plus d’un siècle aux États-Unis, et jamais aucun «speaker» n’avait été évincé de son poste jusqu’à mardi.

Le président Joe Biden a appelé dans la soirée les élus de la Chambre à élire rapidement un nouveau chef, face aux «défis urgents» auxquels font face les États-Unis. Mais la tâche s’annonce compliquée pour les républicains, qui se réuniront dans une semaine, mardi prochain, pour se mettre d’accord sur un nouveau candidat. Un vote devrait avoir lieu le lendemain.

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