Bakou se dit prêt à autoriser le passage «régulier» d’aide humanitaire
Par AlAhed avec agences
L'Azerbaïdjan est prêt à autoriser le passage «régulier» d'aide humanitaire de la Croix-Rouge dans la région sécessionniste du Haut-Karabakh, a assuré mercredi son ministre des Affaires étrangères, accusant «les autorités locales arméniennes» de bloquer l'accès.
«Cela peut être effectué de façon régulière» car «le CICR est prêt, le gouvernement d'Azerbaïdjan est prêt», a déclaré Jeyhun Bayramov, lors d'une conférence de presse à Genève, organisée par l'association des correspondants à l'ONU (Acanu). Il a indiqué avoir rencontré mardi dans la ville suisse la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), réunion au cours de laquelle «nous avons reconfirmé notre engagement en faveur de la coopération».
Mardi justement, un camion de la Croix-Rouge russe a livré de l'aide dans le Haut-Karabakh via la route d'Aghdam, une voie d'accès depuis l'Azerbaïdjan.
Les tensions ont repris ces derniers mois autour de ce territoire montagneux, peuplé majoritairement d'Arméniens mais reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. Erevan et Bakou se sont livré deux guerres à son propos dont la dernière en 2020 s'était soldée par une défaite d'Erevan.
L'Arménie accuse depuis fin 2022 Bakou de bloquer le corridor de Latchine, l'unique route qui la relie directement au Haut-Karabakh, et de provoquer ainsi d'importantes pénuries. Elle accuse aussi la Russie de ne pas garantir la libre circulation sur cette route. Cet axe terrestre est géré par des soldats d'une mission de la paix russe dans le cadre d'un cessez-le-feu signé entre Bakou et Erevan sous l'égide de la Russie en 2020. De son côté, l'Azerbaïdjan rejette les dernières accusations de son voisin, assurant que les convois civils peuvent circuler sans entrave dans le corridor de Latchine.
Le 1er septembre, l'Azerbaïdjan avait accepté la réouverture simultanée, pour le passage d'aide humanitaire, du corridor de Latchine et de la route d'Aghdam.
Interrogé mercredi sur la situation, une porte-parole du CICR a indiqué à l'AFP que l'organisation était «prête à acheminer d'importantes cargaisons d'aide humanitaire dont le besoin se fait désespérément sentir, par tous les moyens possibles». «Nous sommes extrêmement préoccupés par le sort des dizaines de milliers de personnes qui ont un besoin urgent de nourriture, de médicaments et d'autres articles essentiels. Nous espérons qu’un consensus humanitaire sera atteint très bientôt afin que notre travail puisse reprendre», a-t-elle ajouté.
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères a, lui, assuré aux journalistes que le CICR était prêt à organiser «deux convois parallèles en quelques heures» et que «la seule chose qui manque pour le moment c'est le déblocage» de l'accès par «les représentants locaux».
L'Arménie et l'Azerbaïdjan ne sont pas parvenus à un règlement de paix malgré les efforts séparés de médiation de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la Russie.