Liban: Combats sporadiques à Aïn el-Héloué, des roquettes tombées sur des bases de l’armée
Par AlAhed avec sites web
Après un retour au calme durant la nuit, des combats sporadiques ont repris lundi matin dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda au Liban-Sud, entre le Fateh, d'une part, et les groupes radicaux de «La jeunesse musulmane» et des «Jund el-Cham», d'autre part.
Les affrontements, qui avaient commencé jeudi, interviennent au lendemain d'une journée de violence qui a fait cinq blessés dans les rangs de l'armée libanaise, dont un dans un état grave, après que trois roquettes sont tombées sur deux bases militaires dans l'entourage du camp. Huit personnes ont été tuées depuis la reprise des combats. Le nombre des blessés dépasse cent. Des centaines de personnes ont en outre été déplacées hors du camp. L'UNRWA, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, a indiqué que des centaines de familles déplacées du camp ont trouvé refuge dans les mosquées, les écoles et le bâtiment de la municipalité de Saïda.
Une réunion est prévue lundi entre la Sûreté générale (SG), les factions palestiniennes et le Comité d'action palestinien à laquelle des représentants de partis libanais ou d'autres personnalités pourraient se joindre pour discuter des moyens de mettre la fin aux combats.
Dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, le mouvement Hamas a stigmatisé le ciblage de deux bases de l'armée libanaise dans l'entourage du camp, blessant cinq militaires. «Il s'agit d'un acte suspicieux qui vise à porter atteinte à l'armée et à la souveraineté du Liban», a-t-il ajouté.
La Coalition des forces palestiniennes au Liban a aussi vivement critiqué le fait que des bases de l'armée ont été visées, estimant qu'il s'agit d'un «acte suspicieux».
Les partis qui s'affrontent dans le camp ont déclaré dans un communiqué dimanche qu'elles avaient l'intention de respecter un cessez-le-feu.
Aïn el-Heloué est le plus grand des 12 camps palestiniens au Liban qui ont été établis après l’arrivée de réfugiés ayant été contraints à l’exode pendant la première guerre israélo-arabe, déclenchée après l’occupation de la Palestine en 1948.
Quelque 54 000 réfugiés s’y entassent, dont des radicaux et personnes recherchées par la justice pour échapper aux autorités libanaises.
Les violences qui avaient secoué le camp pendant cinq jours, fin juillet, étaient les plus graves depuis des années. Elles avaient éclaté à la suite de la mort d’un membre d’un groupusculeextrémiste, et cinq membres du Fatah dont un responsable militaire avaient par la suite été tués dans une embuscade.