L’Égypte dénonce le remplissage du mégabarrage sur le Nil par l’Éthiopie
Par AlAhed avec agences
Le Caire a dénoncé la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance sur le Nil, annoncée le 10 septembre par l'Éthiopie, fustigeant une action «illégale» et «unilatérale», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le «remplissage du réservoir du barrage de la Renaissance sans accord avec les deux pays en aval (Égypte et Soudan) est (...) illégal», et «pèsera» sur les négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, et qui ont repris le 27 août dernier, a indiqué le ministère.
Le Soudan, autre pays situé en aval de ce mégabarrage, n'avait pas réagi dimanche soir.
Menace pour l'approvisionnement en eau?
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé le 10 septembre la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance sur le Nil, présenté comme le plus grand d'Afrique. Avec ce mégabarrage hydroélectrique (1,8 km de long, 145 mètres de haut) capable de générer à terme plus de 5.000 mégawatts, l'Éthiopie entend doubler sa production d'électricité.
Ces dernières années, Khartoum et Le Caire, qui voient le barrage comme une menace pour leur approvisionnement en eau, ont à plusieurs reprises demandé à l'Éthiopie de cesser le remplissage du réservoir du Grand barrage de la renaissance (Gerd), en attendant un accord tripartite sur ses modalités de fonctionnement. Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, avaient repris le 27 août dernier.
L'Éthiopie assure de son côté que son mégabarrage, situé dans le nord-ouest du pays à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Soudan, ne perturbera pas le débit du fleuve.