Détention prolongée de deux semaines pour l’ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan
Par AlAhed avec agences
La détention de l'ancien premier ministre pakistanais Imran Khan a été prolongée de deux semaines mercredi 30 août par un tribunal spécial, au lendemain de la suspension de sa condamnation à trois ans de prison pour corruption dans une autre affaire.
Imran Khan, une ancienne star de cricket reconvertie en politique et jouissant d'une immense popularité, est poursuivi dans plus de 200 affaires depuis qu'il a été chassé du pouvoir par une motion de censure en avril 2022. Il considère qu'elles sont motivées par des considérations politiques visant à l'empêcher de se représenter.
Détenu depuis le 5 août
«La détention d'Imran Khan (...) a été prolongée de 14 jours», a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Salman Safdar, devant la prison d'Attock, à environ 60 kilomètres de la capitale, dans laquelle il est détenu depuis le 5 août. Mardi, un tribunal d'Islamabad a suspendu la condamnation à trois ans de prison pour «corruption» qui avait mené à son incarcération et à son inéligibilité pour les prochaines élections, et ordonné sa libération sous caution.
Mais malgré cette décision, Imran Khan n'a pas été immédiatement relâché, car il avait auparavant été écroué dans le dossier pour lequel il a comparu mercredi, sans que ses avocats en aient été informés. L'audience s'est tenue au sein même de la prison d'Attock et à huis clos, en vertu de la loi sur les secrets officiels datant de l'époque coloniale. Imran Khan, 70 ans, est accusé d'avoir divulgué le contenu d'un câble diplomatique de l'ambassadeur pakistanais aux États-Unis et de l'avoir exploité politiquement. Il avait affirmé que ce message prouvait que les États-Unis avaient ourdi une conspiration pour l'évincer du pouvoir.
Le vice-président de son parti, l'ancien ministre des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, a été placé en détention dans la même affaire. Imran Khan a été écroué dans ce dossier à une date inconnue, selon ses avocats. L'un d'entre eux, Mohammad Shoaib Shaheen, avait dénoncé mardi auprès de l'AFP «une manipulation de la justice».
Suite à sa condamnation à trois ans de prison, la Commission électorale l'avait écarté quelques jours plus tard pour ce motif de toute participation à des scrutins électoraux pendant cinq ans. Ce scrutin doit théoriquement avoir lieu d'ici novembre, mais les autorités ont laissé entendre qu'il pourrait être repoussé.