Macron met en garde contre un «risque d’affaiblissement» de l’Europe et de l’Occident
Par AlAhed avec AFP
Emmanuel Macron a exposé aux ambassadeurs français réunis à l’Élysée pour un discours annuel ses priorités pour la politique étrangère de la France, dans un contexte international difficile.
Emmanuel Macron a demandé lundi la libération des quatre Français détenus en Iran. Les quatre Français détenus par Téhéran sont Louis Arnaud, depuis septembre 2022, une enseignante française, Cécile Kohler, et son compagnon Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 pour espionnage, et un autre dont l'identité n'a pas été dévoilée.
Le président français a mis en garde contre un «risque d'affaiblissement» de l'Europe et de l'Occident dans le contexte international actuel. Ce contexte «s'est plutôt durci», «se complique» et «fait courir le risque d'un affaiblissement de l'Occident et plus particulièrement de notre Europe», a-t-il déclaré devant les ambassadeurs de France réunis à Paris en citant notamment «l'émergence de (nouvelles) grandes puissances internationales».
Le président a réfuté tout «paternalisme» mais aussi toute «faiblesse» de la France en Afrique. «Ni paternalisme, ni la faiblesse parce que sinon on n'est plus nulle part», a-t-il dit devant les ambassadeurs de France réunis à l'Élysée, en appelant aussi les pays du Sahel à avoir une «politique responsable» en la matière. «La faiblesse que d'aucuns ont montrée à l'égard des putschs précédents a nourri des vocations régionales. Il y a une épidémie de putschs dans tout le Sahel», a-t-il déploré.
Emmanuel Macron a en outre salué le travail des diplomates français qui travaillent dans des conditions difficiles, citant en particulier la situation au Niger où l'ambassadeur est toujours en poste, bien que les militaires ayant pris le pouvoir aient demandé son départ.
«La France et les diplomates ont été confrontés ces derniers mois à des situations dans certains pays particulièrement difficiles, que ce soit du Soudan où la France a été exemplaire, au Niger en ce moment même et je salue votre collègue et vos collègues qui écoutent depuis leur poste», a déclaré le président français dans un discours aux ambassadeurs à l'occasion de leur réunion annuelle.
Appel à «plus d'intégration» du «cœur» de l'Europe, voire «plusieurs vitesses»
L'Union européenne doit «accepter plus d'intégration», voire «plusieurs vitesses» pour «évoluer sur les sujets essentiels», a affirmé lundi Emmanuel Macron. «Je peux témoigner assez aisément qu'une Europe à 27, c'est assez compliqué à faire évoluer sur les sujets essentiels», a-t-il déclaré devant les ambassadeurs français, jugeant que «ce ne sera pas plus simple à 32 ou 35 (...) donc il nous faut une certaine audace pour accepter plus d'intégration sur certaines politiques, peut être d'ailleurs plusieurs vitesses de cette Europe».
Blocus du Karabakh: promesse d’«une initiative» pour accroître la pression sur l'Azerbaïdjan
Le président français a promis «une initiative diplomatique» pour tenter de lever le blocage persistant par l'Azerbaïdjan du corridor de Latchine, seul axe routier reliant l'Arménie à l'enclave du Nagorny-Karabakh. «J'aurai l'occasion d'échanger cette semaine avec le Premier ministre (arménien) Tachinian et avec le président (azerbaïjanais) Ilham Aliev», a souligné le chef de l'État. «Nous demanderons le plein respect du corridor humanitaire de Latchine et nous prendrons à nouveau une initiative diplomatique en ce sens sur le plan international pour accroître la pression».