Niger: au moins 17 soldats tués et 20 blessés dans une attaque près du Mali
Par AlAhed avec AFP
Au moins 17 soldats nigériens ont été tués et 20 autres blessés dans une attaque de terroristes présumés commise mardi 15 août près de la frontière entre le Niger et le Mali, a annoncé le ministère de la Défense à Niamey.
Mardi en début d'après-midi, «un détachement des Forces armées nigériennes (FAN) en mouvement entre Boni et Torodi a été victime d'une embuscade terroriste aux abords de la localité de Koutougou (52 km au sud-ouest de Torodi)», selon un communiqué du ministère publié tard mardi soir.
«Le bilan provisoire» est de 17 soldats tués et de 20 blessés dont six graves, «tous évacués à Niamey», ajoute-t-il.
Une visite au Tchad
Le chef du gouvernement formé à l’issue du coup d’Etat au Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, s’est rendu mardi au Tchad, où il a été reçu par le président de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, ont annoncé le gouvernement et la présidence.
Il est arrivé à bord d’un avion militaire nigérien et a été accueilli à l’aéroport de N’Djamena par son homologue Saleh Kebzabo, avant de se rendre à la présidence, selon un message et des photos diffusés par la primature sur Facebook.
«Nous sommes arrivés porteurs d’un message du chef de l’Etat nigérien, le général Tiani, qui exprime sa solidarité et sa fraternité, et qui me demande de renouveler ce sentiment de bon voisinage et de bonne fraternité entre le Tchad et le Niger», a déclaré Ali Mahaman Lamine Zeine, dans une déclaration diffusée par la présidence tchadienne après sa rencontre avec Mahamat Idriss Deby Itno.
«Nous sommes dans un processus de transition, nous avons expliqué les tenants et les aboutissants, et réitéré notre disponibilité à rester ouvert et échanger avec toutes les parties, mais avons insisté sur l’indépendance de notre pays», a-t-il ajouté.
Le Tchad, importante puissance militaire africaine, avait indiqué la semaine dernière qu’il ne participerait à aucune intervention militaire aux côtés de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à laquelle il n’appartient pas.
Résolution pacifique
Plusieurs pays ont appelé mardi à une résolution pacifique de la crise au Niger, à deux jours d’une réunion militaire ouest-africaine devant évoquer une possible intervention armée pour rétablir le président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat il y a près de trois semaines.
Plus tôt dans la journée, le président russe Vladimir Poutine et son homologue malien Assimi Goïta, arrivé au pouvoir par un putsch en 2020, ont souligné lors d’un entretien téléphonique «l’importance de régler la situation» au Niger, «uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques».
Les militaires au pouvoir au Niger ont par ailleurs haussé le ton lundi soir face à la menace d’une intervention armée.
Ils ont rappelé l’ambassadeur du Niger à Abidjan pour «consultation», après des propos du président ivoirien Alassane Ouattara qui a fait, selon eux, «l’apologie de l’action armée» contre leur pays.
Jeudi, le président Ouattara avait déclaré que les chefs d’Etat étaient d’accord pour qu’une opération militaire «démarre dans les plus brefs délais», s’engageant à fournir un bataillon.
Le régime militaire à Niamey a dénoncé «l'empressement» de M. Ouattara à «voir se réaliser cette agression en tout point illégale et insensée contre le Niger».