L’Irak et le Koweït veulent s’accorder sur le tracé de leurs frontières
Par AlAhed avec AFP
L'Irak et le Koweït veulent s'accorder sur le tracé définitif de leurs frontières, en particulier maritimes, ont indiqué dimanche leurs ministres des Affaires étrangères, à l'occasion d'une visite à Bagdad du chef de la diplomatie koweïtienne.
Les frontières terrestres et maritimes entre les deux pays ont été fixées par l'ONU en 1993, trois ans après l'invasion du Koweït par l'Irak de Saddam Hussein.
Par le passé, des responsables irakiens se sont dits prêts à reconnaître la frontière terrestre du Koweït, mais celle maritime reste un point de contentieux: pour Bagdad, le tracé doit lui garantir un accès sans entraves aux eaux du Golfe, vital pour son économie et ses exportations pétrolières.
Le dossier piétine et les garde-côtes koweïtiens saisissent régulièrement des bateaux de pêche irakiens et interpellent des pêcheurs irakiens pour entrée illégale dans les eaux territoriales du Koweït.
Le chef de la diplomatie irakienne Fouad Hussein a indiqué à l'issue d'un entretien avec son homologue koweïtien Cheikh Salem Al-Sabah, que «l'accent a été mis sur la résolution des questions frontalières».
Les discussions se poursuivront «via différents comités techniques», a-t-il souligné lors d'un point presse à Bagdad, ajoutant qu'un «haut comité» dépendant de son ministère chapeauterait ces pourparlers.
Dans son allocution, le ministre koweïtien a, lui, souligné le «consensus total» pour «résoudre les problèmes en suspens entre les deux pays, en premier lieu la démarcation des frontières maritimes».
Poursuite des démarcations maritimes
Bagdad accueillera le 14 août une nouvelle réunion d'un comité juridique engagé sur ce dossier.
Le ministre koweïtien a également rencontré le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani ainsi que le président du Parlement Mohamed al-Halboussi.
Les discussions avec ce dernier ont notamment porté sur «la poursuite d'une démarcation des frontières maritimes à partir du marqueur 162», selon l'agence de presse officielle du Koweït Kuna, en allusion à la surface maritime que les deux pays doivent encore se partager, dans un secteur de la mer du Golfe.
L'actuel gouvernement de M. Soudani, nommé par des partis pro-Iran, poursuit un rapprochement avec les monarchies du Golfe.
Bagdad veut renforcer la coopération économique régionale, la lutte contre les stupéfiants et a reçu ces derniers mois la visite de plusieurs hauts responsables de ces pays.
En 2021, plus de 30 ans après l'invasion du Koweït, Bagdad avait fini de payer toutes les réparations de guerre qui lui avaient été imposées, déboursant au total plus de 52 milliards de dollars.
En août 1990, l'armée de Saddam Hussein avait déferlé sur l'émirat et annexé ce petit territoire riche en pétrole, avant d'en être chassée sept mois plus tard par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis.