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Royaume-Uni: le gouvernement conservateur perd deux sièges sur trois lors d’élections partielles

Royaume-Uni: le gouvernement conservateur perd deux sièges sur trois lors d’élections partielles
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Par AlAhed avec AFP

Les conservateurs britanniques au pouvoir ont gardé vendredi 21 juillet le siège de l'ex-premier ministre Boris Johnson mais aussi subi deux revers ailleurs lors d'élections partielles très scrutées qui mettaient trois fauteuils en jeu, avant les Législatives l'an prochain.

Ces résultats sont potentiellement de mauvais augure, car les Tories ont perdu deux très larges majorités dans les circonscriptions de Somerton et Frome (sud-ouest de l'Angleterre), et de Selby et Ainsty (nord).

Ils ont cependant gardé de justesse l'ex-siège de l'ancien premier ministre Boris Jonhson, qui a démissionné avec fracas du Parlement en raison des suites du «partygate», le scandale des fêtes à Downing Street pendant la pandémie.

Le résultat surprenant de cette partielle donne en effet Steve Tuckwell vainqueur face aux travaillistes pour le siège d'Uxbridge et South Ruislip (ouest de Londres), avec 13.965 voix contre 13.470.

Le Labour était pourtant bien placé malgré l'impopulaire extension prochaine de la taxe sur les véhicules polluants, décidée par la mairie de son camp.

En revanche, les conservateurs ont largement perdu le siège de Somerton et Frome.

Le sortant, David Warburton, accusé de consommation de cocaïne, est remplacé par la libéral-démocrate Sarah Dyke, à la faveur de 21.187 voix contre 10.179, alors que les Tories disposaient avant le scrutin d'une majorité de 19.000 voix.

Et les travaillistes leur ont ravi le fauteuil de Selby et Ainsty, dans le Yorkshire (nord de l'Angleterre), où le député Nigel Adams a claqué la porte dans la foulée de Boris Johnson, dont il est un allié.

Pourtant, là-encore, le gouvernement disposait d'une confortable majorité de 20.000 voix. Mais Keir Mather a fini en tête avec 16.456 bulletins, contre 12.295 pour les conservateurs.

Il s'agit là du plus gros renversement de majorité pour le Labour dans une partielle depuis la Seconde Guerre mondiale.

Scrutin «test»

Ces élections partielles ont donné le ton de la période électorale qui s'annonce, aussi bien pour la majorité, au plus bas dans les sondages après 13 années au pouvoir, que pour les travaillistes, bien placés pour entrer à Downing Street en 2024.

Elles sont «une occasion de s'exprimer sur les problèmes locaux», a avancé Deborah Willott, électrice de 65 ans rencontrée par l'AFP devant un bureau de vote aménagé dans une église.

Elle a cité la taxe automobile mais aussi la fermeture d'un poste de police ou le projet de nouvelle piste à l'aéroport voisin d'Heathrow.

Ce scrutin «est un test sur ce que le pays ressent (...) après plusieurs années de crises dans la politique britannique», a estimé de son côté Jonathan Haynes, 37 ans, électeur à Uxbridge, où les Tories ont gardé la main.

Devant des députés conservateurs mercredi soir, le premier ministre Rishi Sunak a reconnu que ces élections allaient être une «rude bataille» et avait appelé ses troupes à l'unité, a rapporté l'un des élus présents à la réunion, Jonathan Gullis.

Le premier ministre de 43 ans, entré à Downing Street en octobre dernier après les départs forcés de Boris Johnson, emporté par les scandales, et de Liz Truss, délogée en moins de deux mois, a beau avoir évité le zéro sur trois, le bilan reste négatif.

Et bien que l'ex-banquier d'affaires ait semblé apporter au départ un semblant de stabilité et de professionnalisme, sa cote de confiance est tombée cette semaine au plus bas, avec 65% des Britanniques qui en ont une opinion défavorable selon l'institut YouGov.

La forte inflation observée depuis un an, malgré un ralentissement à 7,9% en juin, a plombé le pouvoir d'achat et les élections de jeudi ont coïncidé avec des grèves des cheminots et des médecins dans les hôpitaux.

Remaniement en vue

Au même moment Rishi Sunak vantait lui l'action de son gouvernement, se félicitant que quatre lois «majeures» aient reçu jeudi l'assentiment royal, notamment les textes controversés sur l'immigration illégale et l'instauration du service minimum en cas de grève.

«Quand il s'agit d'améliorer la vie des gens, je suis concentré sur l'action, pas sur les paroles», a-t-il affirmé dans un communiqué.

Renforçant l'idée d'une défaite annoncée aux législatives l'année prochaine, le populaire ministre de la Défense Ben Wallace a annoncé la semaine dernière qu'il ne se représenterait pas, comme une cinquantaine d'autres députés.

Il quittera aussi le gouvernement au prochain remaniement, attendu en septembre.

A moins que Rishi Sunak ne renouvelle son équipe dès cette semaine pour reprendre l'initiative.

En face, le Labour, largement en tête des sondages, se prépare au pouvoir, sous la houlette de Keir Starmer qui a recentré sa formation après la période du très à gauche Jeremy Corbyn.

Devenu un chantre de la responsabilité budgétaire, il s'est cependant attiré les foudres d'une partie de ses troupes cette semaine en s'opposant à de meilleures aides sociales aux familles nombreuses.

Perçu comme peu charismatique, il est jugé défavorablement par la majorité des Britanniques.

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