Immigration: l’Italie ne doit pas être «laissée seule», selon Berlin
Par AlAhed avec AFP
L'Italie ne «doit pas être laissée seule» par ses partenaires européens face à l'arrivée de migrants par la Méditerranée, a déclaré jeudi 8 juin le chancelier allemand Olaf Scholz, attendu ce même jour à Rome.
«L'Italie, la Grèce et les autres pays méditerranéens affrontent un défi énorme car le nombre de personnes arrivant à leurs frontières augmente. Nous ne pouvons pas laisser seuls l'Italie et les autres pays, nous devons adopter une approche de solidarité et responsabilité», a estimé Olaf Scholz dans une interview au Corriere della Sera.
Le chancelier doit rencontrer la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni en milieu de journée.
Nombre d'arrivées significatif
«Nous avons besoin d'une distribution solidaire de responsabilité et de compétences entre les États membres de l'UE», a insisté Olaf Scholz, rappelant que son pays a accueilli en 2022 «plus d'un million» d'Ukrainiens ayant fui la guerre ainsi que «230.000 réfugiés provenant d'autres pays».
Giorgia Meloni, à la tête d'une coalition de droite extrême droite, a centré sa campagne électorale en 2022 en grande partie sur la lutte contre l'immigration clandestine mais voit le nombre d'arrivées de migrants augmenter de façon significative depuis le début de l'année.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, environ 52.300 migrants sont arrivés en Italie entre le 1er janvier et le 7 juin, contre 21.200 pendant la même période en 2022.
Réforme de la politique migratoire
L'Italie, pays de première entrée où sont arrivés des centaines de milliers de migrants ces dernières années, reproche à ses partenaires de l'Union européenne un manque de solidarité dans la répartition de ces derniers, même si un grand nombre d'entre eux quittent par la suite la péninsule pour d'autres pays.
Les ministres européens de l'Intérieur se réunissent jeudi à Luxembourg pour tenter de débloquer l'épineuse réforme de la politique migratoire, prévoyant une solidarité dans l'accueil des réfugiés entre États membres et un examen accéléré de certaines demandes d'asile aux frontières.
La proposition de compromis soumise par la Suède, pays exerçant la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, prévoit une solidarité européenne obligatoire mais «flexible».
Les États membres seraient tenus d'accueillir un certain nombre de demandeurs d'asile arrivés dans un pays de l'UE soumis à une pression migratoire («relocalisations»), ou à défaut d'apporter une contribution financière à ce pays.