Le Premier ministre britannique à Washington pour parler technologie et défense avec Biden
Par AlAhed avec AFP
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est arrivé mardi soir à Washington pour une visite de deux jours, au cours de laquelle il doit défendre auprès de Joe Biden le rôle du Royaume-Uni dans la future régulation mondiale de l’intelligence artificielle.
Les deux hommes s’entretiendront jeudi après-midi à la Maison Blanche pour réaffirmer leur soutien sans faille à l’Ukraine après la destruction d’un important barrage hydroélectrique dans le sud du pays, dont s’accusent Moscou et Kiev.
Si Londres et Washington partagent la même ligne sur le conflit en Ukraine, ou encore une position ferme contre la Chine, Rishi Sunak veut encore renforcer la position britannique sur la scène mondiale après le Brexit.
Il cherche aussi à réchauffer les relations avec Joe Biden, plutôt fraîches sous ses prédécesseurs Boris Johnson et Liz Truss.
Sur le front en pleine ébullition du contrôle du développement de l’intelligence artificielle (IA), Rishi Sunak souhaiterait que le futur régulateur mondial soit basé à Londres, selon des médias britanniques, mettant en avant l’expertise et l’important secteur de la tech dans le pays.
Mais sur ce sujet, les États-Unis discutent directement avec l’Union européenne pour mettre en œuvre l’engagement pris par les dirigeants du G7 le mois dernier d’œuvrer à une «utilisation responsable» de cette technologie.
Et si Rishi Sunak doit rencontrer jeudi matin de grands patrons américains, il a renoncé à concrétiser rapidement l’ambition affichée depuis le Brexit par Londres d’arriver à un accord commercial avec les États-Unis.
«La relation (entre le Royaume-Uni et les États-Unis) est très forte sur les fondamentaux: la défense, la sécurité, l’attitude face à la Chine», analyse Leslie Vinjamuri, directrice du programme sur les États-Unis et les Amériques au sein du groupe de réflexion Chatham House.
«Mais sur des sujets précis comme l’IA et le commerce, il est peu probable que (Joe) Biden lâche grand-chose à l’approche d’une année électorale décisive», estime-t-elle, ajoutant que sur l’IA les deux pays «seront probablement plus naturellement alignés» par rapport à la position plus dure de l’Union européenne.
Candidature à l’Otan
Royaume-Uni et États-Unis enregistrent plus de 1.000 milliards de livres (1.160 milliards d’euros) d’investissements croisés, selon Downing Street.
Avant l’arrivée de Rishi Sunak à Washington, Londres a annoncé près de 14 milliards de livres (16,25 milliards d’euros) d’investissements américains supplémentaires au Royaume-Uni, même si une partie d’entre eux ont déjà été déployés.
«Comme l’interopérabilité de nos armées nous a donné un avantage sur nos adversaires sur le champ de bataille, une plus grande interopérabilité économique nous apportera un avantage crucial pour les prochaines décennies», a plaidé dans un communiqué Rishi Sunak, ancien banquier d’affaires qui a étudié aux États-Unis et possède une propriété en Californie.
En pleine guerre en Ukraine, la défense sera l’un des principaux sujets de discussion avec Joe Biden.
Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l’Otan au Norvégien Jens Stoltenberg, dont le mandat s’achève en octobre.
Le porte-parole du Conseil national de sécurité américain John Kirby est toutefois resté prudent sur la position américaine, alors que certains pays européens poussent pour qu’une femme ou un dirigeant issu d’Europe de l’est dirige l’Otan pour la première fois.
«Je n’ai aucun doute que la guerre en Ukraine sera un sujet majeur des discussions» de la rencontre de jeudi, a-t-il simplement affirmé.
«Les Britanniques ont été là, littéralement en première ligne, pour aider l’Ukraine. Et je n’ai aucun doute qu’ils (Rishi Sunak et Joe Biden) parleront des moyens de travailler ensemble à l’avenir», a-t-il ajouté.
Avant sa rencontre avec Joe Biden, Rishi Sunak déposera mercredi une gerbe de fleurs au cimetière national d’Arlington près de Washington, avant de rejoindre le Capitole pour des entretiens avec des élus du Congrès.
Il assistera ensuite au match de baseball entre les Washington nationals et les Arizona Diamondbacks à l’occasion du jour de l’amitié américano-britannique, qui marque 238 ans de relations.