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Réforme des retraites: nouvelle et peut-être dernière journée de mobilisation

Réforme des retraites: nouvelle et peut-être dernière journée de mobilisation
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Par AFP

Les opposants à la réforme des retraites en France ne désarment pas après des mois de contestation et malgré son adoption définitive en avril, appellent à une nouvelle journée de mobilisation mardi contre ce texte emblématique du second quinquennat Macron, instaurant l'âge légal de départ en retraite à 64 ans.

Cette 14e journée d'action depuis le début de l'année pourrait néanmoins être le chant du cygne d'une contestation massive, marquée par des manifestations et des grèves spectaculaires, mais qui n'a jamais réussi à ébranler l'exécutif. Ce dernier a utilisé tous les moyens constitutionnels à sa disposition -et notamment un article permettant de faire passer le texte sans vote- pour imposer la réforme.

Le président Emmanuel Macron a promulgué le 14 avril, quelques heures après sa validation par la Conseil constitutionnel, le texte et sa mesure phare, le recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. Le bras de fer entre l'exécutif et les opposants à la réforme a laissé de profondes traces, et c'est dans un contexte crispé que va se tenir cette nouvelle journée de mobilisation, même si le président Macron tente de reprendre l'initiative et changer de sujet en labourant le terrain depuis plusieurs semaines.

A l'appel des syndicats, quelque 250 actions sont prévues mardi en France, qui devraient réunir, selon les autorités, entre 400.000 et 600.000 personnes. Des grèves sont annoncées chez les compagnies d'électricité et de gaz ainsi que dans les transports ferroviaires et aériens, avec notamment un tiers des vols annulés au départ de Paris-Orly.

Quelque 11.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4.000 à Paris. Les autorités anticipent la participation "de membres de l'ultra gauche venus de l'étranger", selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Dernier combat"

Cette nouvelle journée de mobilisation intervient deux jours avant l'examen au Parlement d'une proposition de loi visant à abroger la réforme, qui n'a aucune chance d'aboutir.

Le texte a en effet été vidé de sa substance après la suppression, en commission, de l'article-clé portant sur la mesure d'âge. Et si des amendements ont été déposés pour rétablir cet article, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a prévenu qu'elle invoquerait l'article 40 de la Constitution -qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant pour effet de diminuer les ressources ou d'aggraver les charges publiques - pour les déclarer irrecevables.

Si c'est le cas, ce sera «un pur scandale démocratique», a tonné la secrétaire générale du syndicat CGT, Sophie Binet. Le secrétaire général du syndicat réformiste CFDT, Laurent Berger, a de son côté dénoncé un «vice démocratique», à propos d'un «projet de loi aussi fondamental sur lequel il n'y aura pas eu de vote».

M. Berger, qui quittera ses fonctions le 21 juin, a cependant semblé acter la défaite des syndicats, affirmant que «bien sûr (...) le texte s'appliquera le moment venu». Le président de la CFTC (syndicat des travailleurs chrétiens), Cyril Chabanier, avait dit mi-mai que le 8 juin serait probablement «le dernier combat» de son syndicat.

Plusieurs élus de gauche ont appelé dimanche à une forte mobilisation mardi pour faire pression sur la présidente de l'Assemblée. Le gouvernement s'efforce en tous cas de tourner la page, et deux premiers décrets d'application de la loi promulguée mi-avril, dont celui sur le recul progressif de l'âge de départ, ont été publiés dimanche au Journal officiel.

Mme Binet a fait savoir que son syndicat traquerait toute «faille juridique» pour attaquer les 31 décrets. La France est l'un des pays européens où l'âge de départ à la retraite est le plus bas, mais les systèmes sont très différents. L'exécutif a justifié son projet par la nécessité de répondre à la dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.

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