Turquie: réélu pour cinq ans, Erdogan prête serment ce samedi
Par AlAhed avec AFP
Recep Tayyip Erdogan, reconduit dimanche à la tête de la Turquie, prête serment samedi à Ankara pour un nouveau mandat de cinq ans et annoncera la composition de son gouvernement dans la foulée.
La prestation de serment est prévue à 14h (heure locale) au siège du parlement, puis le chef de l'État ira se recueillir au mausolée du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, avant les cérémonies protocolaires et le grand dîner le soir.
Selon les médias turcs, vingt chefs d'État et quarante-cinq ministres étrangers assisteront aux cérémonies qui s'achèveront par un dîner au gigantesque palais présidentiel bâti par le chef de l'État sur une colline à l'écart du centre de la capitale.
Parmi eux, le président d'Azerbaïdjan Ilham Aliev, proche allié d'Erdogan, et les premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban, et du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, qui furent parmi les premiers à le féliciter pour sa réélection après vingt ans de pouvoir.
Orban renâcle également à ouvrir les portes de l'Otan à la Suède.
Annonce du gouvernement
En outre selon la presse pro-gouvernementale, la présence du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, confirmée par l'Alliance, jettera un éclairage particulier sur les festivités.
La Turquie, qui maintient son véto à l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique depuis treize mois, se fait courtiser pour accepter de le lever d'ici - ou lors - du sommet de l'Organisation à Vilnius en juillet.
«Message limpide à nos amis suédois! Respectez vos engagements (...) et prenez des mesures concrètes dans la lutte contre le terrorisme. Le reste suivra», a tweeté jeudi soir l'actuel ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Malgré une Constitution amendée et une nouvelle loi contre le terrorisme, Ankara reproche toujours à la Suède d'abriter des réfugiés kurdes qu'elle qualifie de «terroristes».
Autre dossier brûlant, la liste des ministres qui sera annoncée dans la soirée, après les festivités, doit donner une idée des orientations retenues par le chef de l'État pour redresser l'économie en crise.
Pour cette tâche ardue, le nom d'un expert reconnu, Mehmet Simsek, circule avec insistance depuis plusieurs jours.
Ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Economie (jusqu'en 2018), Simsek, 56 ans, ancien économiste de Merrill Lynch, serait chargé de rétablir un peu d'orthodoxie afin de ramener la confiance des investisseurs.
Outre une inflation à plus de 40 %, encouragée par la baisse régulière des taux d'intérêt, la monnaie nationale était en chute libre à plus de 20,88 livres turques pour un dollar vendredi (22,5 pour un euro) malgré des milliards de dollars engloutis durant la campagne pour en retarder le naufrage.